Conakry est l’une des capitales les plus salles au monde. Et ce, malgré la décision du gouvernement de Kassory de nettoyer toute la ville de Conakry le dernier samedi de chaque mois depuis plus plusieurs mois. Il suffit de faire un tour dans la ville de Conakry pour voir partout des ordures placées çà et là par les populations. Pour certains, ils ont nulle part où envoyer ces ordures, c’est pourquoi ils les jettent dans la rue ou dans les caniveaux.
Moussa Soumah lance un cri de détresse : « Nous souffrons beaucoup avec ces ordures. Regardez, nous nous faisons pitié. On a tellement parlé de ces ordures, mais toujours aucune solution, sinon voyez vous-même les dégâts que causent ces ordures. Si ce n’est pas nous tuer, c’est pour nous rendre malades. Ou bien c’est parce que nous sommes pauvres ? On n’a pas des maisons comme les dirigeants. C’est pourquoi on nous laisse à la merci des ordures. Moi je dis juste que le Bon Dieu jugera un jour.»
Mouctar Cissé, professeur de Maths, estime que le gouvernement doit changer de stratégies : « Au lieu de faire des selfies chaque fin de mois pour poster sur les réseaux sociaux ou filmer un ministre de la République avec une pelle, il faut chercher les meilleurs dans ce domaine et leur attribuer le marché pour enfin se débarrasser de ces ordures qui tuent chaque année des innocents. Comme ça nous serons tranquilles et fini cette mamaya sur les réseaux sociaux.»
Aujourd’hui, le manque de sérieux dans l’assainissement de la ville de Conakry fait que les routes, les caniveaux et les espaces vides sont devenus des dépotoir d’ordures. Au marché de Gbessia situé à quelques microns de l’aéroport international de Conakry sur l’autoroute Fidel Castro où passent tous les dirigeants du pays y compris ceux de l’étranger, c’est devenu impraticable à cause des ordures et de l’odeur nauséabonde qui se dégage à ce niveau. Aboubacar Soumah habite tout près. Il exprime sa colère envers les dirigeants : « Je suis logé tout près, donc c’est sous la passerelle que je cherche le véhicule chaque matin pour aller en ville. Mais on ne peut pas respirer ici, c’est invivable. Je me demande vraiment quel genre d’assainissement ce gouvernement applique dans ce pays avec tout cet argent débloqué pour ces travaux ?»
Malgré l’état des lieux, les femmes y vendent et étalent leurs marchandises à côté des eaux sales et puantes. Elles affirment n’avoir pas de choix. « Moi je suis veuve, je ne peux pas rester sans rien faire. J’ai des enfants à nourrir. Cette odeur me dérange et ces ordures, on n’en parle pas. Mais il faut que je trouve de quoi nourrir ma famille sinon personne n’aime cette saleté », a expliqué Mme Bangoura Kadiatou.
A rappeler que les marchés de Matoto, de la Tannerie ou encore les marchés de Bonfi et Madina sont aussi salles ou pire que le marché de Gbessia.
La propreté étant l’une des choses les plus importantes pour la santé de l’homme, les autorités devraient prendre des mesures urgentes pour lutter contre l’insalubrité pour éviter les maladies comme le palu, le choléra, ou encore des pertes en vies humaines.
Hadja Mariama Diallo pour loura.info