Depuis plusieurs années maintenant, le monde a tendance à oublier les enfants au profit des femmes ou des politiques. En Guinée, les droits des tout petits sont négligés par tous ou presque.

Informer et sensibiliser les parents pour l’éducation des enfants devrait être une des priorités de l’Etat. Mais depuis des années, les esprits sont focalisés sur la femme, sur comment respecter ses droits, comment prôner l’équité ou la parité ou encore comment encourager l’émancipation de ces femmes. Certes il est bien d’encourager et soutenir la femme sur ses projets, mais il est aussi très important de faire la promotion sur l’éducation des enfants qui sont aujourd’hui  laissés pour compte. Il suffit de faire le tour de la Guinée pour constater la démission non seulement de l’Etat, mais  particulièrement celle des parents.

Pour certains, la pauvreté serait à la base. Hadja Maferin est une vieille qui tend vers la centaine. Elle est inquiète pour l’avenir de ses petits-enfants : « Je vis avec ma fille et son mari. Mais dès qu’il est 5h du matin ma fille est sur pied pour aller prendre sa marchandise et aller revendre au marché de Bonfi, dans la commune de Matam. Elle ne revient que le soir. Moi à cet âge, comment vais-je faire pour surveiller un enfant à plus forte raison des enfants qui n’ont pas peur d’une vieille personne. Je ne peux rien. Si on avait un peu à manger, j’allais dire à ma fille d’arrêter de vendre et de s’occuper de ses enfants.»  

D’autres par contre, abandonnent les enfants dans une cour commune où il y a plusieurs locataires, pensant que les enfants seront surveillés par leurs voisines. Mamoudou Soumah est un jeune célibataire qui habite dans la même cour que Mamaissata, une femme qui sort très tôt et revient tard : « Je suis ici depuis deux ans maintenant. Cette femme laisse ses enfants dans la cour et ferme la maison pendant toute la journée. Pour elle, ses voisines prendront soin de ses enfants. Elle ne sait pas combien de fois les petits souffrent. Mais les femmes d’aujourd’hui n’ont pas de pitié. Tout le monde voit l’argent et pourtant seule l’éducation reste, parce que parfois l’argent finit.»

Hadja Djenabou Diallo est en séjour chez sa première fille qui a 4 enfants. Ces derniers passent la plupart du temps avec la bonne : « Avant dans notre société, la femme, lorsqu’elle est mariée, elle reste à la maison pour s’occuper des enfants et de son foyer. Mais depuis que les filles ont commencé à fréquenter l’école [française] au même titre que les petits garçons. Le monde a changé et les gens ont même oublié les principes de l’islam qui dit que la femme reste à la maison et c’est l’homme qui sort pour subvenir aux besoins de la famille. Je suis venue chez ma fille pour un séjour, mais très tôt le matin elle sort pour aller au boulot ainsi que son mari pour ne revenir que le soir. Les enfants restent avec la bonne toute la journée, et maintenant ils aiment plus celle-ci que leur propre maman. Pensez-vous que ces enfants auront la même éducation que nous avons inculquée à nos enfants ? Non, parce que les enfants d’aujourd’hui n’ont pas ce temps que nous nous avions à notre époque.»

A  rappeler que l’éducation est un facteur majeur pour  freiner la délinquance juvénile, alors, comme toutes les autres lois de la République, les droits des enfants doivent être respectés et appliqués par tous, pour assurer l’avenir du pays.

 Hadja Mariama Diallo pour loura.info