Absent du pays depuis plusieurs années, le président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), Misbaou Sow, a animé une conférence  ce mercredi 12 juin 2019 à la Maison de la Presse à Kipé, dans la commune de Ratoma. Présenter son parti et donner sa position sur la modification de la constitution étaient entre autres les thèmes débattus.

Dans son discours, Misbaou Sow n’a pas manqué de signaler les faiblesses de notre nation avant  de revenir sur le constat qu’a fait son parti sur le terrain politique : « La plus grave redoutable menace qui guette notre chère patrie est l’instrumentalisation  des différentes communautés du pays. Ce fait prouve à suffisance nos limites et notre manque d’implication, toute tendance confondue. En s’inscrivant dans cette logique, nous avons mis à dure épreuve le tissu social  et favorisé le repli identitaire, créant ainsi un processus d’exclusion et de marginalisation à contre-courant  et à contre sens de toute notion de justice sociale compromettant ainsi dangereusement et durablement la cohabitation pacifique des fils et filles de notre pays. »

Poursuivant son intervention, le président du RFD dénonce le comportement des dirigeants guinéens : « Le paysage politique de notre pays se résume par des dirigeants qui ne respectent pas les lois de la République encore moins leurs engagements, des politiciens qui divisent le peuple en dressant les uns contre les autres, des dirigeants qui font de la ruse leur fonds de commerce, des dirigeants qui ne prennent pas en compte les préoccupations de leur peuple et qui ne font que brader les richesses du pays pour des banques à l’étranger. »

« L’Etat guinéen, depuis l’indépendance, est en déphasage  avec son peuple pour cause de mal gouvernance, d’incompétence, d’égocentrisme, d’ethnostrategie, de manque de pragmatisme de certains de nos politiques. Il faut arrêter le géopolitique narcissique auquel on nous a habitués », a-t-il conclu.

A rappeler que le président du RFD a appartenu  à l’armée guinéenne de 1994 jusqu’à 1996 l’année à laquelle il sera arrêté pour être accusé d’être le cerveau de la révolte des militaires pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie. Il sera acquitté en 1998.

Hadja Mariama Diallo pour loura.info