Le bilan de l’attentat survenu au Nigeria dimanche 16 juin au soir est lourd: il y aurait une trentaine de morts et une quarantaine de personnes blessées. C’est l’une des attaques les plus meurtrières observées par les secours ces derniers mois.

Les faits se sont produits dans le village de Konduga, situé à une quarantaine de kilomètres de Maiduguri. Ce dimanche 16 juin au soir, de nombreux amateurs de football se réunissent dans le centre pour suivre un match.

L’ambiance est détendue, jusqu’au moment où une dispute éclate entre l’un des présumés kamikazes et un supporter, selon un chef de milice de la ville, qui a assisté à la scène. L’altercation tourne mal: le kamikaze fait exploser sa charge. Quelques minutes plus tard, deux autres kamikazes actionnent aussi leur bombe.

De nombreux supporters sont touchés par les explosions et les secours mettent du temps à atteindre ce village car pour y accéder, il faut obtenir l’autorisation de l’armée et cela peut parfois prendre du temps. Un obstacle récurrent, comme l’explique Abdulkadir Ibrahim, porte-parole de l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA) dans le Borno.

« Le problème que nous rencontrons en général c’est l’accès à cause de l’insécurité, du risque d’être pris dans une embuscade sur la route ou encore à cause des mines. À cause de tous ces risques, nous n’avons pas le droit de nous déplacer en dehors de Maiduguri, sans être escortés par des militaires. Lorsque nous avons appris que le village de Konduga a été attaqué, il a fallu d’abord s’appuyer sur les civils sur place, comme les groupes d’auto-défense qui sont les premiers à avoir délivré des secours aux blessés », souligne-t-il.

« Le manque d’infrastructures médicales pour gérer ce genre d’urgence et le temps passé à obtenir l’autorisation de se rendre sur les lieux depuis Maiduguri a contribué à ce lourd bilan », regrette, pour sa part, Usman Kashalla, le chef de la SEMA ( State Emergency Management Agency ).

Ce n’est pas la première fois que cette localité est la cible d’attaques de ce genre: Konduga a déjà été la cible des jihadistes de Boko Haram, réfugiés non loin, dans la forêt de Sambisa.

Source : RFI