Les salons de beauté comme on les appelle, prolifèrent à Conakry. Plusieurs femmes se lancent  dans le métier de coiffure parce qu’elles n’ont pas été scolarisées ou n’ont pas pu continuer les études.

M’ma Hawa Bangoura est une femme de la quarantaine bien sonnée. Elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école, mais occupe aujourd’hui la deuxième place dans un salon de beauté à Kipé dans la commune de Ratoma. Elle explique pourquoi elle a choisi la coiffure : « J’ai choisi ce métier  parce que chaque personne doit  se rendre utile dans la vie. Avant  je ne pratiquais rien et je regardais tous les jours mes amies qui partaient soit à l’école, soit dans les salons ou encore dans les ateliers de couture. Un jour j’ai décidé de faire quelque chose dans ma vie. Alors j’ai finalement choisi ce métier qui m’aide tant, parce que si aujourd’hui  je peux  subvenir à certains de mes besoins sans attendre la bonne humeur d’une personne pour me donner quelques sous,  c’est grâce à ce métier que j’ai appris avec courage et passion. C’est pourquoi d’ailleurs quand la maitresse est absente je la remplace.  Donc je profite de l’occasion pour dire aux jeunes filles  de faire le sérieux dans tout ce qu’elles entreprennent, comme l’adage le dit le premier mari d’une fille c’est son métier. »

Au lieu de rester à la maison à ne rien faire après les études, Mariama Camara a préféré s’inscrire dans un salon de beauté pour  subvenir à ses besoins : « Je suis diplômée en  Secrétariat dans une école professionnelle, mais après mes études, comme tout le monde ne peut pas être fonctionnaire donc vu que je ne travaille pas,  et vu que je me  débrouillais pas mal en tresse, je me suis inscrite dans un salon pour  avoir une bonne base afin de venir en aide à maman qui a beaucoup souffert pour ses enfants. Mon papa  est décédé depuis longtemps. Donc je ne pouvais pas rester bras croisés et laisser ma maman me nourrir alors qu’elle est vieille

Il y a aussi certaines filles qui n’ont pas pu continuer les études pour plusieurs raisons, mais elles demandent aux jeunes filles qui n’ont aucun métier d’apprendre comme les autres. « Moi je me suis limitée en 10ème année. Après je me suis mariée et j’ai deux enfants aujourd’hui. Mais comme j’aimais déjà ce métier, j’ai intégré ce salon et je peux dire Dieu merci, parce que depuis que je suis là, certains de mes besoins, je n’attends pas mon mari. Donc  je lance un appel à l’endroit des filles et femmes qui n’ont aucun métier de faire comme moi, choisir un métier que tu aimes et faire du sérieux. C’est dans ton métier que tu auras du respect face à ton mari, à ta belle famille et à ton entourage», explique une autre coiffeuse.

La coiffure figure parmi les métiers qui occupent les jeunes filles en Guinée où l’emploi reste encore un rêve.

Hadja Mariama Diallo pour loura.info