L’immigration clandestine n’a pas débuté aujourd’hui. Depuis bien longtemps certains jeunes ont préféré rejoindre l’Occident pour un avenir meilleur. Mais à chacun son destin et son histoire qui lui est propre. C’est le cas de Mamadou Lamine Baldé, électricien de bâtiment.

Mamadou Lamine Baldé est un jeune guinéen qui se débrouillait dans une boutique de quartier jusqu’en 2001. Après le départ de certains de ses amis, il décide à son tour de rejoindre l’Occident pour mieux venir en aide à sa famille dans le futur.  Il revient sur  son parcours durant  les années qu’il a passé hors de son pays et très loin de sa famille : « J’ai quitté mon pays en septembre 2001, mais, l’objectif que je me suis fixé avant mon départ c’était de partir soit en Espagne, en Allemagne, ou en France. Alors c’est dans ce but que j’ai quitté. Je suis parti d’abord en Guinée-Bissau où j’ai fait 1 an avant de rejoindre le Sénégal où j’ai également fait 5 mois. A ce moment il y avait des réseaux qui étaient installés au Sénégal et qui faisaient passer les migrants clandestins. C’est dans cette optique que je me suis dirigé vers le Sénégal. Après ces 5 mois passés au pays de la Terranga, j’ai finalement posé mes valises au Cap Vert où j’ai passé 10 ans avec plusieurs tentatives vers le Brésil, le Portugal et la Hollande. Une chose qui n’a jamais marché. Mais, je me suis dit que si l’aventure ne me réussit pas pourquoi ne pas faire quelque chose qui ne va jamais me trahir ou me quitter ? Alors c’est ainsi que j’ai eu l’idée de faire une école professionnelle et  pendant que je partais en cours, je cherchais toujours, vu l’objectif que je me suis fixé, à quitter le Cap Vert. Très malheureusement  je n’ai jamais pu quitter ce pays. A partir de là j’ai décidé de bien me concentrer sur les cours et m’installer dans ce pays que j’ai admiré au fil du temps. Après ma formation en Electricité de Bâtiment, j’ai aussi fait une formation pour la peinture et la plomberie. Donc sachant que j’ai maintenant quelque chose dans ma tête qui me permettra de gagner ma vie,  j’ai cherché à trouver un job, et à partir de là  j’y suis resté pendant 10 ans, sans oublier que ma famille me manquait tellement. Chaque jour que Dieu faite pensais à eux et je me disais est-ce qu’un jour je vais retrouver toutes ces personnes que j’ai laissées derrière moi

Le jeune Lamine Baldé s’est dit 10 ans après, pourquoi ne pas revenir dans son pays pour mettre sa connaissance au service de la nation ? C’est ainsi qu’il a pris la décision de rentrer au pays : « Je suis revenu en 2010. J’étais étranger dans mon propre pays, mais je me suis habitué petit à petit. Après quelques temps j’ai commencé à bosser à nouveau avec des amis qui travaillent dans ce domaine en Guinée et en quelques temps, je suis devenu mon propre chef. Actuellement j’ai une équipe avec moi que moi-même je gère. Nous travaillons dans tout le pays et parfois même nous travaillons sept jours sur sept si nous avons plusieurs marchés. Donc ce que j’ajoute à cela c’est juste dire Dieu merci parce que ce n’est pas toute personne qui a la chance de retrouver sa famille au complet après plusieurs années d’absence

« Je demande à tout un chacun, ou que tu sois quoi, quoique tu veux faire met toujours l’occasion à profit pour te former dans un domaine que tu aimes et profite au maximum pour avoir un diplôme, petit qu’il soit. Ça te servira toujours dans le futur», conseille-t-il aux jeunes, dans un ton sérieux

Hadja Mariama Diallo Pour loura.info