Suite aux harcèlements et aux multiples convocations des journalistes en Guinée ces derniers temps, le syndicat de la presse privée de Guinée (SPPG) a tenu une conférence ce vendredi 23 août 2019 à la Maison de la presse pour annoncer des actions en perspectives.
Au cours de cette rencontre, le Secrétaire général a non seulement dénoncé l’acharnement contre la presse, mais surtout informé les journaliste du sit-in qui est prévu le lundi 26 août à 10h devant la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour appeler les dirigeants de cette institution à plus de vigilance afin d’éviter le musellement de la presse en République de Guinée et donner les directives à suivre pour empêcher tout débordement : «Nous voulons organiser un sit-in pour interpeler non seulement les commissaires de la HAC mais aussi tous les acteurs des médias, tout ceux qui peuvent faire quelque chose sur ce danger qui mine la presse guinéenne aujourd’hui. Nous avons déposé une lettre d’information à la mairie de Kaloum pour tenir ce meeting. On n’a pas organisé ce meeting pour aller insulter, c’est un sit-in juste d’interpellation et dire qu’on ne veut plus voir des journalistes devant la DPJ, parce que dans l’exercice de leur fonction le journaliste n’a pas sa place à la DPJ. Donc c’est de profiter et dire à tout le monde d’aller vers la HAC. Maintenant si vous n’êtes pas satisfaits du travail de la HAC vous pouvez aller devant le juge, et ce dernier aussi doit travailler sur la base de la loi L002, pas sur la loi de cyber sécurité que nous entendons aujourd’hui. Le message est clair désormais, c’est d’aller devant la HAC qui aujourd’hui a une commission disciplinaire qui peut fermer une radio et aller jusqu’à suspendre une émission et même retirer la carte d’un journaliste. Nous allons profiter pour dire à la HAC de prendre ses responsabilités.»
Pour sa part, Azoka Bah, président du REMIGUI et journaliste au groupe de presse Lynx-Lance, a tout d’abord apporté un démenti concernant la réception de la convocation du journaliste Aboubacr avant de demander à l’ensemble des hommes de médias à s’unir et se battre pour le respect de la loi L002 : « Nous avons reçu la plainte à la radio le 16 août contrairement à ce qui a été affirmé par la direction centrale de la police judiciaire qui disait que Aboubacr a refusé de recevoir cette plainte. Après réception de cette plainte, nous avons avisé nos avocats et c’est avec ces avocats que nous nous sommes rendus le lundi 19 août à la direction centrale de la police judiciaire. Donc il n’a jamais été question que la radio refuse de prendre cette plainte parce que ça a été des arguments qui ont été fournis au procureur de la République pour avoir un mandat de dépôt à l’encontre de Aboubacr. Il a fallu qu’il soit mieux informé pour comprendre qu’on n’a pas été arrogant envers les policiers. Nous sommes menacés et nous devons nous battre, parce qu’aujourd’hui le combat que tout journaliste doit mener c’est celui de faire en sorte que non seulement s’il y a un problème qui est commis par un journaliste par voie de presse que ce problème soit transféré à la HAC et s’il faut allez devant les juridictions que l’on nous défère devant les tribunaux en tenant compte de la loi L002.»
Plus loin, il se dit meurtri de voir des propos du ministre de la Communication disant que la loi sur la cyber sécurité concerne tous les citoyens : « Aujourd’hui c’est avec un cœur très meurtri, une déception que j’ai lu quelque part que le ministre de la communication Somparé dit que la loi sur la cyber sécurité concerne tous les citoyens y compris les journalistes. Ce ministre doit revoir les textes de loi, parce qu’il ne maitrise pas du tout les textes de loi.»
Hadja Mariama Diallo pour loura.info