En prélude du 10ème anniversaire des événements du 28 septembre 2009, l’Association des victimes, parents et amis (AVIPA) organise des journées portes ouvertes.
Cette association regroupe en son sein des femmes victimes des événements douloureux en des groupements pour non seulement leur apporter une aide psychologique, mais aussi créer une source de revenu pour occuper l’esprit afin d’oublier pendant un moment la douleur qui mine les cœurs depuis 10 ans maintenant.
Habibatou Camara est l’une des victimes et membre de AVIPA. Pour elle, la thérapie a été efficace : «Nous sommes là en groupe, nous sortons ensemble, nous rentrons ensemble. On se donne la main et avec cette musique thérapeutique qui nous permet d’oublier beaucoup de choses avant de rentrer à la maison. Nous sommes à l’attente. Nous attendons ce procès pour que justice soit rendue. Rien que la justice, c’est ce que nous voulons pour qu’en fin nous soyons libérées.»
Aissata Camara parle des activités génératrices de revenus qu’elles pratiquent grâce à AVIPA : «Nous sommes à AVIPA et nous apprenons des métiers, notamment la saponification, la teinture. Cela fait longtemps que nous travaillons sur la saponification. Nous revendons ensuite les savons pour avoir de quoi vivre, parce que nous n’avons aucune source de revenu pour soutenir nos enfants. Certaines femmes victimes abandonnées par leurs maris à cause du 28 septembre sont avec nous ici. Donc les groupements nous aident beaucoup, sans oublier que nous souffrons. Donc nous voulons la justice. Asmaou Diallo nous motive et nous encourage pour aller de l’avant.»
De son côté, le thérapeute de cette association se dit satisfait des avancées et estime que l’objectif a été presqu’atteint : « Mon but c’est de venir les aider à réaliser des morceaux qui va les permettre de sortir un album afin que d’autres femmes victimes des violences aient le courage d’aller de l’avant. Pour ce qui est du bilan, il est positif, parce quand je suis venu j’ai trouvé des femmes tristes, abattues et un peu en colère. Mais au fur à mesure qu’on travaillait, je leur proposais des mélodies qui les faisaient penser. On leur disait de fermer les yeux et de penser positif, histoire de les faire dégager comme un homme qui va à la plage pour se laver et prendre de l’air et oublier un peu tous ses soucis. Donc c’était comme ça cette thérapie et après je me suis rendu compte que les femmes étaient contentes. Elles étaient joyeuses dès qu’elles se réunissaient dans la salle. Ce n’était plus comme au début et je me suis dit que c’est super. »
A rappeler que toutes ces victimes du 28 septembre réclament justice pour enfin oublier ces événements qui ont marqué leur vie à jamais.
Hadja Mariama DIALLO pour loura.info