A l’occasion du dixième anniversaire des événements du 28 septembre 2009, l’Association des victimes, amis et parents du 28 septembre (AVIPA) a fait une déclaration à son siège situé dans la commune de Ratoma pour demander justice.

Lors d’une manifestation contre la volonté du chef de la junte d’alors, Moussa Dadis Camara, de se présenter à une élection présidentielle, 156 personnes ont été tuées, plusieurs portés disparus, 109 femmes violées et de nombreux autres blessés.

Dix ans après le massacre du 28 septembre au stade du même nom,  les victimes réclament encore justice. Dans une déclaration lue par la présidente de l’association, Mme Asmaou Diallo n’a pas manqué de rappeler ces événements douloureux avant de rassurer les victimes de la détermination de la structure pour œuvrer à ce que justice soit rendue : «Pour celles et ceux de nos compatriotes qui ont vécu dans leur chair, les  viols, les outrages, les sévices, les coups et blessures ou les disparitions de proches du fait notamment de ces violences qui ont endeuillé la Guinée et consterné le monde entier, je veux les rassurer de notre détermination à œuvrer pour la manifestation de la vérité et pour la lutte contre l’impunité. Tous les présumés auteurs desdites exactions, quels que soient leur appartenance politique, leur titre, leur rang ou leur grade, ils devront répondre de leurs actes devant la justice de notre pays.»

Me Alpha Amadou Bah est le coordinateur du collectif des avocats d’AVIPA. Par sa voix, le collectif réitère leur soutien et dénonce par la même occasion le non-respect de la loi en République de Guinée : « En tant qu’avocat des victimes, j’ai suivi depuis 2010, les pleurs, les réclamations, l’envie, la volonté déterminée des victimes pour l’aboutissement à un procès dans cette affaire. C’est toujours pénible pour moi, après dix ans, de vous demander encore de prendre courage et de patienter. C’est très pénible pur moi parce qu’on aurait souhaité qu’après dix ans qu’on nous annonce au moins la date officielle de ce procès. Le gouvernement guinéen a eu dix ans pour préparer ce procès, aucune date du procès n’est annoncée. Aujourd’hui on s’attelle à construire un bâtiment. Cela dénote de la volonté manifeste du gouvernement de retarder indéfiniment ce procès. Ce qui est tout à fait inacceptable. Nous sommes déterminés à vous accompagner jusqu’à l’aboutissement de ce procès, parce qu’il y va de notre propre responsabilité. C’est très important. Le combat qui a été mené ce n’est pas seulement le combat pour les victimes de 2009, c’est un combat pour toute la nation. Il y a plusieurs épisodes de violations massives des droits de l’homme  et jusqu’à présent c’est l’impunité qui est presque la règle en République de Guinée.»

A rappeler que dix ans avant aujourd’hui, suite à une manifestation pacifique organisée par les forces vives de la Guinée, des exactions ont été commises sur des manifestants réunis au stade du même nom pour défendre des droits légitimes et constitutionnels.

Hadja Mariama DIALLO pour loura.info