Hadiatou Y. Sall :  "Dans les médias, il faut que les femmes prouvent leurs compétences"

Un atelier de formation sur l’esprit d’entreprise se tient à Kindia du 5 au 8 novembre 2019. Il vise à outiller les 23 jeunes filles journalistes et professionnelles de la communication qui participent à cette formation, à l’esprit d’entreprise et les encourager au développement d’initiatives novatrices de professionnalisation et d’entrepreneuriat dans le secteur des médias.

Mme Kourouma Hadiatou Yaya Sall,  coordinatrice du projet chargée de la formation des femmes journalistes explique les problèmes qu’il y a dans la gestion des médias  en Guinée : « Le plus souvent, les patrons de médias ne font pas la différence entre leurs dépenses personnelles et les dépenses de l’entreprise. Donc tout est mélangé et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui le journaliste guinéen est mal payé. Certains journalistes sont payés à 450 ou 500 mille francs guinéens voire même moins de 450 mille francs guinéens. A l’intérieur du pays c’est de 100 à 200 mille francs guinéen et c’est ce qui les amène souvent à être des journalistes alimentaires. Donc aujourd’hui, ma présentation c’était pour montrer ces faiblesses là au niveau de l’entrepreneuriat dans le monde des médias pour que ces journalistes femmes qui sont là, qui vont aussi devenir entrepreneures, pour qu’elles commencent déjà à réfléchir à des idées de solution pour éviter cela

Plus loin, Mme Kourouma encourage la couche féminine à persévérer pour devenir des femmes modèles et cheffes d’entreprises exemplaires : «Au sortir de cet atelier, j’aimerais que ce soit tout le monde, même si ce n’est pas tout le monde, que la majorité des journalistes qui sont là puissent faire leur plan d’action, le proposer et qu’elles puissent aller jusqu’au bout, parce que entreprendre ce n’est pas facile. Lorsqu’on décide d’entreprendre pour l’argent on n’ira pas loin, parce que dès qu’on va se heurter à deux, trois obstacles on baisse les bras, parce qu’on se dit ‘’je ne gagne pas, je ne fais que dépenser’’. Donc tout ce que je vais dire c’est de vraiment batailler dur, parce que malgré l’évolution que nous connaissons il y a encore peu de femmes qui dirigent des médias, ont des postes de responsabilité. On est toujours reléguées à des sujets de société, mode, cuisine, beauté. Et pour éviter cela il faut prouver qu’on est capables et prouver qu’on est capables c’est en ayant nos différentes entreprises, en montrant que oui il y a eu des problèmes dans certains entreprises, mais nous, nous avons pu trouver une solution et aujourd’hui nous sommes autonomes

Ces 23 journalistes participantes bénéficiaire de cette formation seront formées et sensibilisés sur les opportunités de professionnalisation et de création d’emplois en Guinée, notamment dans le secteur des médias.

Hadja Mariama Diallo pour loura.info