Amnesty International a publié ce mercredi 13 novembre 2019 son rapport sur les droits de l’homme en Guinée. Lors d’une conférence qu’ils  ont animée à la Maison de la Presse à Kipé, dans la commune de Ratoma, les membres de cette structure ont affirmé qu’en Guinée, les voyants sont au rouge pour les droits humains.

A l’approche de l’élection présidentielle de 2020, Amnesty International a rendu public un rapport qui expose la situation  des droits humains qui s’est dégradée entre janvier 2015 et octobre 2019. Un document dans lequel ils dénoncent les violations des droits humains en Guinée.

Dans ce document, Amnesty International n’a pas manqué de signaler les conditions carcérales, la répression des défenseurs de droits de l’homme, le règne de l’impunité, la liberté d’association et  l’homicide de 70 manifestants et passants et d’au moins trois membres des forces de sécurité.

François PATUEL, chercheur Afrique de l’Ouest, est revenu sur les principaux résultats du rapport : « Notre constat dans ce rapport c’est que malgré les avancées notamment relatives à la peine de mort ou encore à la criminalisation de la torture, les voyants sont au rouge en Guinée à l’approche de l’élection présidentielle de 2020, d’abord parce que les manifestants ou les manifestations sont régulièrement réprimés, que ce soit à Conakry ou à l’intérieur du pays. Ensuite parce que les personnes qui expriment une dissidence sont régulièrement arrêtés ou assujettis à une forme de harcèlements judiciaires et c’est d’autant plus grave que les conditions carcérales sont mauvaises. Enfin, il y a la question de l’impunité, puisque les autorités reconnaissent difficilement, voire pas leurs responsabilités quand il y a des décès dans les manifestations et qu’il y a très peu de cas de personnes qui sont décédées dans les manifestations qui ont été portées à la justice ou il y a eu des cas d’enquête.»

Concernant les médias, le rapport dévoile aussi que les journalistes sont pris pour cibles ou agressés par les forces de sécurité et que des médias sont suspendus.

Amnesty International Afrique de l’Ouest, à travers, sa directrice adjointe, demande aux autorités guinéennes de remédier aux violations des droits de l’homme qui se multiplient, notamment les homicides de manifestants, les interdictions de rassemblement pacifique, la répression des voix dissidentes et met en garde contre la montée des tensions politiques dans un contexte où les craintes sont vives, que le président Alpha Condé ne modifie la constitution pour briguer un troisième mandat.

Il faut préciser que ce rapport d’Amnesty International est publié avant ’examen périodique universel (EPU) de l’ONU sur la Guinée en janvier 2020.

Hadja Mariama Diallo pour loura.info