A travers un décret présidentiel rendu public sur les ondes des médias d’État, deux anciens ministres ont signé leur retour dans le gouvernement. Il s’agit du colonel Rémy Lamah au ministère de la santé et de Damantang Albert Camara qui remplace Alpha Ibrahima Keïra.
Le ministère de la Sécurité a depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir connu le passage de six ministres à sa tête, mais la succession des hommes au département de la sécurité n’a toujours pas fourni les résultats escomptés.
Un département stratégique qui jusque là a du mal à trouver sa marque. Depuis 2011, six ministres se sont succédé à la tête du ministère de la Sécurité, mais les attentes restent encore nombreuses. L’insécurité a toujours sévi, ce, malgré les réformes et les mesures entreprises par les différents occupants de ce département stratégique.
Le tout premier est issu de la junte militaire, général Mamadouba Toto Camara. Il est remplacé par Maramani Cissé qui, lui même sera limogé à un moment de crises entre opposition et gouvernement le 27 mai 2013. A l’époque, la répression des manifestations avait fait 17 morts dans les rangs des militants de l’opposition qui réclamait l’organisation des élections législatives. Sa sortie dans le gouvernement voit l’arrivée de Madifing Diané, un connaisseur des rouages de la police pour avoir été contrôleur général de celle-ci.
Les réformes engagées peinent à porter fruit puisque l’insécurité bat son plein dans le pays. Le 21 octobre 2014, Madifing Diané quitte la tête du département et Mahmoud Cissé qui était en service à l’Inspection générale de l’État fait son entrée. Il est la quatrième personnalité. Il sera demi de ses fonctions pour faute lourde. Son limogeage est lié aux violences meurtrières qui ont fait deux morts à Touba dans Gaoual lors d’un rassemblement religieux le 14 novembre 2015.
Après sa réélection en 2015, Alpha Condé nomme son nouveau gouvernement à sa tête Mamady Youla. Le département de la Sécurité est confié à un ancien bâtonnier, Abdoul Kabèlè Camara qui lui aussi sera remplacé par Alpha Ibrahima Keïra, un allié du RPG-AEC.
La manifestation du FNDC du 14 octobre est réprimée durant trois jours avec un bilan de 13 morts. Le jour de l’enterrement des victimes, trois jeunes sont tués par des tirs à balles réelles. Pire, le cortège funèbre est visé par des bombes lacrymogènes. C’est le comble.
La nomination de Damantang Albert Camara pourra-t-elle changer la donne? En tout cas les attentes sont immenses surtout que le pays s’engage dans une phase électorale renforcée par les manifestations contre un troisième mandat pour Alpha Condé.
Mamadou Tanou Bah pour loura.info