Après 24 mois de travaux intenses sur le projet de la convention collective, le comité de rédaction a présenté ce mardi 19 novembre 2019 la première mouture qui contient 50 articles. Après la présentation, des propositions ont été faites pour amender et changer quelques textes qui risquent de créer des  tensions au sein des médias entre employés et employeurs.  

L’ancien ministre Boubacar Yacine Diallo a tout d’abord félicité le comité avant de  demander à la commission de prendre en compte les conditions réelles de l’exercice du métier en République de Guinée: «Je voudrais commencer par féliciter le comité de rédaction qui a fait un travail de recharge, de compilation, de confrontation pour aboutir au résultat qui nous a été présenté. Je pense que c’est un bon début même s’il faut maintenant approfondir un bout de question. Une convention collective est un texte règlementaire de loi. Le deuxième principe c’est que ce texte définit les statuts à la fois des journalistes, des techniciens et de toutes les autres catégories qui interviennent. Et le troisième principe  c’est que ce texte  est négocié et signé par les représentants des salariés et les représentants des employeurs. Ce qui a été demandé à la commission, c’est de faire en sorte que la convention collective tienne prioritairement compte des conditions réelles de l’exercice de la profession chez nous. Vous savez que dans notre pays, les entreprises de presse se constituent difficilement. La publicité n’est pas une tradition, or, les organes ne vivent que de leurs recettes, mais il faut en même temps que les journalistes aussi vivent décemment de ce que les entreprises de presse récoltent comme recettes.»

Pour sa part, le secrétaire générale du syndicat de la presse privée de Guinée, Sidi Diallo garde espoir et dénonce les conditions de travail des journalistes: «Nous gardons toujours l’espoir que cette convention sera une réalité en Guinée. La plupart des pays ont leur convention collective, pourquoi pas nous ? Aujourd’hui en Guinée nous sommes à près de 1000 journalistes employés des entreprises privées. Ce secteur, jusqu’à présent n’est pas règlementé. Le SMIG n’est pas respecté, les gens ne sont pas immatriculés, même un simple contrat de travail, c’est pourquoi beaucoup d’entre nous n’ont les cartes professionnelles délibérées par la HAC parce que la HAC exige le contrat de travail. Donc nous gardons espoir.»

Aboubacar Camara, Directeur général du groupe Gangan et président de la commission, dénonce la situation économique du pays et demande aux journalistes d’être unis : «Il y a une situation qu’on a jugée nécessaire de garder c‘est la partie finance. La partie revenu, la Guinée est un pays qui traverse des moments difficiles. Il y a un manque criard de la culture de la publicité dans notre pays. Quand vous prenez les sociétés de téléphonie mobile dans les autres pays, la manière dont ces sociétés communiquent là-bas, les montants que ces sociétés injectent dans la communication sont divisés par 100 en République de Guinée. Donc nous, en tant que patron de médias, nous sommes conscients  que pour la réussite et pour l’émergence d’une presse guinéenne, il faut obligatoirement que les travailleurs soient dans les conditions. Les journalistes doivent comprendre que cette convention ne doit pas faire deux camps, parce que le secteur sera bien assaini et ça va permettre à chacun d’évoluer de façon considérable et positive.»

Le prochain rendez-vous est fixé pour le 17 décembre prochain pour un amendement des textes de loi présentés lors de la première rencontre entre syndicat et patron de medias.

Hadja Mariama Diallo pour loura.info