L’ONG Femme, Développement et Droits Humains en collaboration avec d’autres ONG se saisissent du dossier de la dame X originaire de Siguiri, victime de viol collectif. Ils étaient face à la presse ce samedi 7 décembre 2019 pour dénoncer, mettre en garde, et prendre en témoin l’opinion nationale et internationale.
Pour la petite histoire, la dame x aurait subi un viol collectif au mois de mai dernier, au premier jour du mois de Ramadan pour s’être opposée à la petite sœur d’un responsable du camp d’infanterie militaire de Siguiri. La dame X aurait porté plainte à la gendarmerie de la ville. Avec la pression des responsables militaires, le dossier se serait retrouvé au camp avec obligation pour elle de s’y rendre. Conduite de force et maintenue sur les lieux jusqu’à des heures
tardives, elle aurait été assommée et violée par six personnes avant d’être jetée au dehors aux alentours de 3h du matin. La scène a été malheureusement filmée et les auteurs auraient poussé le cynisme jusqu’à lui remettre la vidéo de son viol collectif, la menaçant de la rendre
publique si elle n’abandonnait pas les poursuites contre la sœur du colonel.
Selon la dame X, elle est sans cesse menacée et persécutée dans sa ville natale avec sa famille parfois par certaines autorités qui estiment qu’elle ne devait pas se plaindre à plus forte raison en parler dans les médias.
Inquiète, la dame X quitte son village. Arrivée à Conakry, elle rencontre le journaliste Moussa Moise Sylla du groupe Hadafo Médias qui, à son tour, organise une rencontre avec Moussa Yero de l’ONG Femme, Développement et Droits Humains. Après plusieurs enquêtes menées, l’ONG avec plusieurs autres se saisissent du dossier. Elles comptent dénoncer et défendre la dame.
Malgré le blocage et le retard que connait ce dossier au sein de l’administration militaire et juridique, les ONG ne comptent pas baisser les bras. Pour savoir ce qui s’est passé dans cette affaire, ces ONG envisagent une campagne numérique de soutien à la dame X, faire un sit-in devant le ministère de la Défense le jeudi 12 décembre 2019 et si rien n’est fait entretemps, elles se réservent le droit de porter plainte contre l’Etat devant la Cour de justice de la CEDEAO pour réclamer justice pour dame X.
« En attendant que justice soit rendue, et vu que des menaces sont proférées à l’encontre de la dame, nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin pour tout ce qui pourrait arriver à la dame X qui, aujourd’hui, est très inquiète pour sa propre sécurité et celle de
sa famille », déclarent les ONG.
Pour finir, l’ONG Femme Développement lance un appel et demande un soutien total à tout le peuple de Guinée pour que justice soit rendue et pour que cessent les viols en République de Guinée.
Hadja Mariama Diallo pour loura.info