Le sit-in des femmes prévu pour ce vendredi 13 décembre 2019  devant le ministère de la Justice a eu lieu. Plusieurs activistes des droits des femmes issues de différents bords sont venues soutenir et accompagner l’ONG F2DH pour dénoncer et inciter l’Etat à prendre ses dispositions afin que justice soit rendue pour dame X victime de viol collectif à Siguiri.

Ce matin, toutes munies des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « le viol est un crime »,  « La peur doit changer de camp » ; « Où est l’Etat? Où est la justice? » ;  « Qui sont les violeurs? », étaient devant le ministère de la Justice. Des féministes  très remontées ont demandé justice pour dame X en scandant des slogans hostiles à ceux qui se livrent à des actes de viol sur les femmes.

Les manifestantes ont par leurs  cris de cœur amené le directeur national des affaires judiciaires du ministère de la Justice de sortir des locaux de la Chancellerie. Alpha Saliou Barry a déclaré : « Je suis venu vous rencontrer pour faire mienne votre manifestation et vous dire à quelle étape nous sommes et demander votre implication personnelle pour que la procédure bouge. Les événements ont eu lieu à Siguiri, et quand nous avons été informés, nous avons interpellé notre procureur à Siguiri, le procureur de la République  près le tribunal nous a informé aussitôt commis  qu’il a saisi la brigade de recherche de Kankan. Il aurait dû saisir la gendarmerie de Siguiri, mais en raison de la supposée implication des autorités de la gendarmerie ou militaires de Siguiri, il a préféré saisir la brigade de recherche de Kankan. Cette brigade est en train de mener son enquête. Il s’est trouvé que le dernier décret en date a fait une modification du personnel de la justice de Siguiri. Le procureur de Siguiri,  Algassimou Diallo, est actuellement muté à Pita. C’est un nouveau qui est  venu, il a pris service. Nous avons interpellé Algassimou pour savoir le niveau d’avancement de la procédure. Il nous a dit que la brigade de recherche n’avait pas déposé le procès-verbal à date. Alors nous nous proposons d’appeler le procureur général de Kankan qui cohabite avec la brigade de recherche de Kankan à l’effet de mettre un petit accélérateur sur la procédure. »

Plus loin, Alpha Saliou Barry précise qu’il y a quelques difficultés et que ce problème les touche autant que ces femmes activistes des droits de l’Homme : « Nous avons été informés qu’il y a des difficultés parce que  la vidéo n’a été filmée que de dos. Il est question d’identifier des personnes filmées de par le dos ce n’est pas aisé. Il se pourrait qu’il y ait des voix, mais des expertises semblent être nécessaires pour l’identification de ces personnes. Ne pensez pas que nous avons oublié. Cette affaire nous fait autant mal que vous parce que tout le monde est fils d’une femme, est père d’une fille ou est une femme. Donc cette situation nous implique tous. »

Le mémo qui est adressé au ministère de la Justice a été lu par Moussa Yero Bah de l’ONG Femmes, Droit et Développement  Humain (F2DH) avant d’être remis au ministère de la Justice. Dans ce mémo, il est signifié clairement que dans un délai raisonnable, la justice devait se rendre pour dame X tout en exigeant le respect de l’article 9 de la Constitution : « Nous activistes, nous réclamons que la justice se rende dans un délai raisonnable dans le total respect des principes énoncés à l’alinéa 2 de l’article 9 de la Constitution. Dans cette malheureuse affaire, nous réclamons tout simplement l’application des dispositions de l’article 23 du code de justice militaire. Nous, activistes sociales de promotion et de protection des droits des femmes, condamnons avec la dernière énergie les persécutions et violations dont dame X a été victime, dont l’objectif est de la faire taire et l’obliger donc à reculer dans l’obtention de la vérité, de la justice. »

Hadja Mariama Diallo pour loura.info