2019 a été une année pleine de rebondissements sur le plan politique. Jamais autant de basculements et d’instabilité politique n’avaient été enregistrés dans les années précédentes.
Cette année qui s’achève a été marquée par le débat autour d’une nouvelle constitution qui a commencé en 2018 entre mouvance présidentielle et l’opposition, un débat qui a suscité des manifestations organisées par le Front national pour la défense de la constitution.
Les opposants ont vu leur droit de manifester confisqué par le ministre de l’Administration du territoire qui a interdit les cortèges et les manifestations politiques dans le pays. Cette interdiction n’est pas restée sans conséquence en termes de bilan. Des pertes en vie humaine et plusieurs dégâts matériels ont couronné la répression des manifestations par les forces de l’ordre notamment sur l’axe Le prince.
C’est sous une pression du FNDC et même de la communauté internationale que le régime Condé a fait rétropédalage sur la levée de l’interdiction des manifestations. Cependant cela n’a pas empêché des tueries par balles d’une trentaine de jeunes pour la plupart des adolescents.
Le président de la République, qui est resté pendant longtemps dans un silence de cimetière, a finalement donné instruction à son Premier ministre d’engager une consultation nationale des acteurs sociaux et politiques autour de la nouvelle constitution et des élections législatives. Cette consultation est boycottée par les principales formations politiques de l’opposition toutes opposées à une nouvelle constitution qui vise à maintenir Alpha Condé au fauteuil présidentiel.
La CENI a également fait parler d’elle avec la fixation d’une première date de la tenue des élections législatives en décembre 2019, une date dénoncée et décriée par l’opposition. Avec l’Organisation internationale de la Francophonie, cette date sera reconsidérée et une autre est fixée pour février 2020. Les opposants, une nouvelle fois, estiment que la date du 16 février est intenable à cause de plusieurs anomalies qu’ils ont observées dans la révision du fichier électoral et l’enrôlement de mineurs dans des zones favorables au RPG Arc-en-ciel, parti au pouvoir.
Cellou Dalein et ses pairs décident d’empêcher les législatives à la date du 16 février 2020.
L’année 2019 n’a pas trahi car elle annonce une année électorale aux enjeux décisifs pour la Guinée. La fin du second mandat d’Alpha sera-t-il marqué par le début d’une alternance démocratique en Guinée ? 2020 réserve des secrets d’un futur incertain pour le navire Guinée qui tangue dans une incertitude aux multiples inconnus.
La Rédaction de Loura.info