Ce samedi 04 janvier 2020, lors de la rencontre hebdomadaire du parti de l’Union des Forces démocratique de Guinée (UFDG),  la députée Mariama Tata Ba, très frustrée et très déçue, s’est insurgée contre le pouvoir en place. 

 « Il (Apha Condé, ndlr) n’a jamais changé de position et d’idées. Depuis 2016 je l’avais dit ici dans la même sale, j’ai dit que le Pr Alpha Condé a une idée bien ficelée et c’était le changement de la constitution. Quand feu Général Lansana Conté a nommé un ministre qui n’était pas consensuel, mais c’est la même nuit que les gens sont sortis comme une personne, moi je ne pouvais pas imaginer que le Pr Alpha Condé allait annoncer son projet de nouvelle constitution et que nous restions en train de dormir dans nos chambres. Je suis déçue« , a déclaré Mariama Tata devant de nombreux partisans.

Plus loin, elle encourage le peuple de Guinée à se lever pour combattre le régime « dictatorial » du président Alpha Condé pour empêcher ce dernier de s’offrir un pouvoir à vie : « Levez- vous, s’ils veulent ils n’ont qu’à dire que l’UFDG ou bien en l’occurrence moi députée de l’UFDG je suis en train de prôner un soulèvement, je m’en fiche. Si on me tue aujourd’hui, on ne me tuera pas demain et puis on ne dira pas au bon Dieu de m’envoyer soit dans l’enfer ou bien dans le paradis. Mon nom restera gravé dans l’histoire de ce pays. Il est resté constant. Tu peux tout dire d’Alpha Condé sauf qu’il est inconstant. Il est resté constant derrière ses idéaux jusqu’à ce qu’il est devenu président. Levez-vous pour sortir, que la marche soit autorisée ou pas, les petits bois et les baobabs ont tous leurs places dans la brousse. »

Pour finir, Mariama Tata a demandé aux combattants de non seulement résister mais de désobéir au pouvoir à partir du 13 janvier : « Nous devons résister devant l’armée, l’armée guinéenne nous appartient tous. L’armée est là pour nous. Ils peuvent tuer deux, trois, quatre personnes mais à une certaine limite ils vont s’arrêter. N’ayons pas peur des Gaz lacrymogènes, n’ayons pas peur de ces militaires c’est de nous ils sont issus et ils doivent revenir s’ils ne meurent pas dans leurs corps, mais si nous restons assis, nous risquons de mordre le doigt jusqu’à l’épaule. Je le dis en connaissance de cause. Au moins cette fois-ci nous avons su que le site centrale de la CENI est géré par un Burkinabé. Ça été dit oui ou non? Il n’y a pas de Guinéens qui puissent gérer la CENI ? Qu’est-ce qu’on attend pour dire merde à Alpha Condé ? Sortons tous. S’ils veulent ils n’ont qu’à nous rayer tous de la vie, mais sortons pour dire non à partir du 13. Il faut désobéir à Alpha Condé. Kébé (président  de la CENI, ndlr) a dit de désobéir à nos éléments qui sont à la CENI, nous allons désobéir à Alpha Condé. »

Hadja Mariama Diallo pour loura.info