Les journalistes qui ont porté plainte contre le Président Directeur Général du groupe Évasion, Elhadj Moussa Traoré, ont perdu le procès ce vendredi 14 février 2020 au tribunal de première instance de Mafanco.
Le président audiencier du litige qui opposait Moussa Traoré et certains journalistes licenciés qui avaient réclamé des indemnités et droit de licenciement, a jugé le dossier non recevable. Thierno Souleymane Barry, l’avocat de la défense, ne compte pas baisser les bras : « Nous avons un sentiment de détermination. Vous savez que c’est David contre Goliath. Certains d’entre eux ont travaillé cinq ans pour Evasion Guinée, d’autres huit ans et ils ont été licenciés. Comment on peut licencier quelqu’un qui n’est pas employé ? C’est du jamais vu. Donc nous relevons appel sur le champ contre cette décision que nous trouvons injuste. Ces journalistes-là ont œuvré pendant de longues années. Ils ont été jetés comme des malpropres. Nous estimons que le droit n’a pas été rendu. Nous irons jusqu’à la Cour suprême s’il le faut pour défendre ces pauvres journalistes. »
Me Salif Béavogui, est l’avocat de Moussa Traoré du groupe Évasion. Il prend sa victoire avec beaucoup de modestie et raison gardée : « Le tribunal du travail a rendu sa décision aujourd’hui. Au cours de la tentative de réconciliation, les parties ne se sont pas entendues. Moi, personnellement, j’avais voulu privilégier le règlement à l’amiable, parce que je me suis dit quand même que le groupe Évasion et ses journalistes ont passé un jour ensemble. Quand vous passez un jour avec quelqu’un ensemble quelle que soit la nature de vos relations, il est toujours bien de vous séparer dans les meilleures conditions, parce que la vie est toujours devant nous. Donc j’avais voulu amener subtilement M. Moussa Traoré aux sentiments, passer par son caractère humain, social pour l’amener quand même à faire un petit geste, en dehors de tout droit qui pouvait être de nature à contenter les autres. Mais j’ai été incompris, j’ai vu que de l’autre côté on comptait tellement sur un droit ou des droits et on a continué à insister, à persister. On ne m’a même pas donné le temps. Je n’ai pas été compris. J’ai compris que les journalistes n’avaient aucune intention de voir cette affaire régler à l’amiable. Finalement on a laissé les choses continuer. Moi j’ai déposé mes écritures et la décision a été rendue ce matin et les demandeurs ont été déboutés purement et simplement de toutes leurs prétentions comme étant mal fondées. »
Dans cette affaire où la défense compte relever appel, l’autre camp, lui, compte demander pour la prochaine fois une condamnation au payement de dommages et intérêts pour abus de droit pour les préjudices moraux, matériels et financiers.
Hadja Mariama Diallo pour Loura.info