Dans le cadre du lancement du plaidoyer à l’endroit des religieux, traditionnels et communautaires lié aux viols et agression sexuelle et l’application des textes de lois que l’ONG « Femme au cœur du développement » et le « groupe religieux pour la santé, le développement et la paix » ont animé une conférence ce vendredi 21 février 2020 à la Maison de la Presse à Kipé.
Ces derniers temps Guinée, les cas de viol sont devenus très récurrents. La société guinéenne, témoin de plusieurs cas d’agressions sur les filles et les femmes dans le pays, est inquiète de la montée du nombre de viols.
L’enquête nationale sur les violences basées sur le genre révèle que 92% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont victimes de violences avec 46% de viols et 9% d’agressions sexuelles.
Une autre enquête révèle que 552 cas de viols sont commis en trois mois, cela entre août et octobre 2018 dans les communes de Conakry.
Ce qui inquiète le plus les activistes des droits de l’homme, la plupart des présumés violeurs ne sont pas punis ou s’ils sont traduits en justice ils sont parfois en liberté sans aucune condamnation.
Hadja Mariama Sow est la présidente du « Groupe des Religieux pour la Santé, le Développement et la Paix » (GRSDP). Très remontée contre les violeurs, elle exige l’éducation à la base parce que pour elle, tout commence par là : « Nous allons compter sur les religieux, d’accord, mais ne comptons pas seulement sur les religieux. Nous devons nous donner la main. Il faudrait qu’on implique les parents parce que l’éducation de base compte pour l’être humain. Il faudrait que les jeunes garçons apprennent au niveau de la base, au niveau de leurs familles, qu’ils doivent avoir du respect pour leurs mères, pour leurs sœurs qui sont les petites filles. Si le respect ne commence pas au sein de la famille, il va de soi qu’il y a toujours des défaillances quand on grandit. L’éducation de base compte mieux encore, pas dans les familles seulement. Au niveau de nos établissements scolaires, l’enseignement civique est obligatoire parce que l’éducation c’est ça. »
L’État guinéen a signé et ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux et nationaux comme stratégies et moyens de lutte pour l’éradication du phénomène de violences, à protéger les droits humains des femmes et filles, mais très malheureusement le respect de ces lois fait défaut.
Hadja Mariama Diallo pour loura.info