Beaucoup d’incertitudes en Guinée sur l’organisation des législatives et du référendum sur le projet de nouvelle Constitution. Le président, Alpha Condé, a annoncé vendredi dernier le report du double scrutin. Un report suscite de nombreuses interrogations.

En Guinée, la balle est désormais dans le camp de la Céni, la Commission électorale qui doit, en collaboration avec la Cour Constitutionnelle, proposer une nouvelle date au chef de l’État. Il convoquera ensuite de nouveau le corps électoral. Et c’est là que se pose la question des délais légaux puisque pour le référendum, le corps électoral doit être convoqué quinze jours avant le vote. Mais pour les législatives, ce délai passe à 70 jours. On s’achemine donc vers un report certainement plus important que les deux semaines annoncées.

L’objectif de ce report, c’est avant tout de faire revenir l’Union africaine et la Cédéao, l’organisation ouest-africaine, dans le processus. Conakry attend donc l’arrivée imminente de leurs équipes. Leur mission sera de vérifier que le logiciel de la Céni permet d’effacer les doublons, les personnes décédées, les mineurs et de résoudre « conformément au Code électoral » la question des deux millions et demi d’électeurs douteux, évoquée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour expliquer son retrait.

Problème majeur : le président de la Céni déclarait la semaine dernière être bien conscient des failles dans le fichier, mais qu’il n’avait simplement pas les moyens légaux de les radier. Le second problème, c’est l’aspect inclusif du vote réclamé par les institutions internationales. Puisque ce report ne concerne que les partis politiques déjà en lice. Le président Alpha Condé l’a bien précisé. Les poids lourds de l’opposition qui ont déjà décidé de boycotter sont maintenus hors du jeu électoral. Ce qui fait dire au président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, que ce report n’apaisera pas les tensions.

Source : RFI