Issa Yero Diallo est l’une des victimes de la journée sanglante du dimanche 22 mars 2020. Agée seulement de 29 ans, cette jeune dame, mère de deux enfants, a été tuée par des agents de sécurité, selon plusieurs témoins. Ce 24 mars, son mari, Alhassane Diallo, dit qu’il ne peut pas oublier ce meurtre, même s’il peut pardonner.
Alhassane Diallo est le mari de la défunte femme. Il se trouvait au village au moment des faits, mais le moyen de communication étant à la portée de tout le monde, il a été informé par sa fille âgée seulement de sept ans, avant l’appel du voisinage qui vient confirmer la mauvaise nouvelle.
« J’étais au village. C’est ma petite fille âgée de sept ans, qui m’a appelé au téléphone pour me dire que sa mère a été tuée. On lui a tiré une balle, elle saigne et elle est morte. Les voisins m’ont dit que c’est un gendarme qui a tiré sur elle. Quand les pickups sont venus encercler le quartier, les tirs ont commencé, la panique s’est installée. Elle s’est rendue compte que ses enfants n’étaient pas à côté d’elle. Elle est donc partie à leur recherche au marché et c’est en ce moment que les forces de l’ordre ont tiré sur elle. C’est quand elle a voulu se retirer, c’est en ce moment que la balle a touché ma femme, et elle en est morte sur place. »
Épris de justice pour sa femme, Alhassane Diallo souhaite que la lumière soit faite même si cela ne lui fera jamais revenir : « Il faut que ces tueries s’arrêtent. Je lance un appel aux autorités, aux forces de l’ordre, de faire tout pour que la lumière soit faite. Je peux pardonner, mais je ne peux pas oublier. »
Alhassane Diallo regrette l’acte de cet élève gendarme accusé de tuer sa femme. Mais selon lui, un bénévole, ne doit pas être en possession d’une arme à feu avant la fin de sa formation : « J’ai appris que le ministre de la Sécurité a dit que celui qui a tué ma femme a été arrêté et que c’était un élève gendarme. On ne peut pas donner un fusil à un élève. Si c’est un élève, il devrait rester en classe jusqu’à la fin de ses études avant de sortir et prendre une arme pour tuer les gens. »
Cette jeune dame vient s’ajouter à la longue liste des victimes malgré les nombreuses dénonciations et manifestations faites par les organisations des défenses des droits de l’homme en Guinée pour que s’arrêtent ces meurtres.
Hadja Mariama Diallo pour loura.info