En Guinée, les mesures prises pour lutter contre la propagation de la pandémie de COVID19 affectent sérieusement les populations dans le secteur du transport. Parmi ces mesures, certaines concernent la réduction du nombre de passagers dans les véhicules (Bus, taxis-motos, taxis), une chose qui n’a pas été appréciée par les chauffeurs qui estiment souffrir des directives gouvernementales. 
Ils sont remontés contre ces mesures prises sans accompagnement, le prix du transport par tronçon qui était fixé à 1500gnf est monté à 2000. Ce qui n’est pas passé inaperçu, deux jours après les autorités  ont pris la décision de réduire de 1000 gnf le prix du litre qui revient désormais à 9000 gnf. Le tronçon qui était payé à 1500 GNF est désormais à 3000gnf par pour compenser les pertes et tenter de couvrir les dépenses journalières.
« On n’arrive pas à verser la recette journalière au propriétaire du taxi, on n’arrive pas à acheter du carburant et pour le moment d’autres taxi-maitres ont garé leur taxi par faute de clients, beaucoup ne sortent pas à cause de la maladie. Donc si on ne double pas le transport comment nous allons pouvoir gagner à manger », explique un chauffeur.
 Mohamed Fofana lui est un employé du secteur privé. Donc il est obligé de se rendre au travail vu que beaucoup sont congédiés et l’équipe restante travaille à tour de rôle pour éviter un regroupement de plusieurs personnes: « Je paye tous les jours près de 20.000gnf pour être au boulot. Je loge à Sangoyah et si les chauffeurs ont décidé d’augmenter le prix du transport par tronçon c’est nous les populations qui allons souffrir. Mais vous savez, je ne les blâme pas, ils n’ont rien fait vu que l’État ne sait rien d’autre que d’augmenter le prix du litre à la pompe même si le baril est à 1$. Chez nous ici quand le prix du baril augmente nous sommes les premiers à augmenter le prix du litre à la pompe, mais quand on baisse le prix du baril, si on n’augmente pas on maintient le prix comme si seuls les gouvernants sont humains.  Nous le reste de la population, nous sommes des moutons. Donc ce n’est pas la faute des taxi maîtres, c’est l’État guinéen qui n’a aucune pitié pour sa population. »
Si cette pandémie ne prend pas fin rapidement, en Afrique où plus de la moitié des populations vivent au jour le jours, les gens risquent de mourir d’une autre pandémie qui n’est autre que la famine.
Hadja Mariama Diallo pour Loura.info