Après une descente musclée de la police au port de Dabondy la semaine dernière, suite à la vente et consommation des produits illégaux comme le chanvre indien, des boissons alcoolisées nuisibles à la santé humaine et la prostitution, les occupants de ces lieux sont sommés de quitter. Pourtant, plusieurs femmes qui ont été déguerpies du port de Bonfi, de Teminétaye dans la commune de Kaloum, et celle de Petit Bateau sont venues se « réfugier » au port de Dabondy.
Préoccupée de la situation, Mme Fatou Camara, femme fumeuse de poisson au port de Dabondy, lance un appel à l’endroit du chef de l’État : « Nous, nous sommes là pour travailler afin de subvenir à nos petits besoins, vu que nos maris ne travaillent pas, en plus de ça nous avons des petits enfants. Nous travaillons sous le soleil et sous la pluie mais on le fait à cause de nos enfants et surtout éviter la honte à nos maris. Ce que les jeunes font ici nous on ne cherche pas à savoir, plutôt on s’occupe de nos poissons. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que nous demandons au président Alpha de nous venir en aide pour qu’on évite désormais de tout faire sous la pluie et le soleil pendant le travail. »
Pour sa part, Idrissa Kallo, secrétaire chargé des affaires extérieures de la fédération guinéenne de la pêche artisanale promet de remonter les informations afin de trouver un compromis : «On a été surpris d’entendre que les autorités, notamment la police, veulent venir déguerpir les gens au port de pêche artisanale de Dabondy. Nous sommes venus constater les faits. Les jeunes du quartier sont installés derrière ces femmes qui font la consommation de l’alcool et du chanvre indien. La plateforme des acteurs non étatiques qui regroupent toutes les organisations de la pêche en Guinée, dont le président a été saisi et moi qui suis le secrétaire chargé de l’organisation de cette plateforme, j’ai été désigné pour venir voir réellement pour qu’on puisse remonter les réalités à nos autorités pour que le ministère de la Pêche interpelle le ministère de la Sécurité pour ne pas que ces pauvres dames soient victimes de ces jeunes. Quand vous voyez l’image à la télé, directement vous vous dites que c’est un nid de bandits. Donc un nid de bandits, personne ne peut encourager cela. C’est pourquoi il faut que les autorités soient bien informées de la situation parce qu’il faut savoir que ces femmes sont venues ici légalement. Lors de l’aménagement de ces deux ports de Bonfi et Teminétaye, c’est le ministère de la Pêche qui a autorisé certaines à s’installer ici bien que ce n’est pas aménagé. »
De son côté, le chef de port de Dabondy souhaite déguerpir plutôt les jeunes que de déplacer ces pauvres femmes : « Si ces jeunes causent l’arrêt des activités de ces femmes, nous préférons éloigner ceux-là de ce lieu pour que les femmes continuent leurs activités qui leur permettent de subvenir aux besoins de leurs familles. »
Les autorités compétentes à tous les niveaux devraient prendre des mesures pour résoudre ce problème qui, certainement, s’étend sur tous les ports artisanaux du pays.
Hadja Mariama DIALLO pour loura.info