Depuis l’apparition du 1er cas confirmé en Guinée de Covid-19, les activités tournent au ralenti.  Dans le secteur de l’éducation, les enseignants des écoles privées menacent d’aller en grève si rien n’est fait pour leurs salaires non payés pendant la période de confinement.

Niouma Sory Leno est le premier Secrétaire général adjoint du syndicat national des enseignants du privé en Guinée. Il dénonce non seulement le manque de considération de l’État, mais aussi des fondateurs des écoles privées envers les enseignants : « Nous n’avons pas été pris en compte dans le plan de riposte économique proposé par le gouvernement, et nous avons fait des sorties plusieurs fois. Nous n’avons pas été entendus. Nous avons aussi tendu la main aux fondateurs pour leur demander de penser à leurs employés pendant cette situation que nous traversons. D’ailleurs la plupart des fondateurs n’ont pas réagi positivement. Ils n’ont fait qu’enfoncer les enseignants. Si vous prenez de façon générale, il y’a des fondateurs qui n’ont pas encore payé le mois de mars et les classes ont été fermées le 18 mars dernier. Il y a encore des fondateurs qui n’ont pas payé, et les mois d’avril et de mai, peu sont les fondateurs qui ont réagi. »

Très remonté contre les fondateurs des écoles, M. Leno, au nom de ses camarades, promet de poursuivre jusqu’au bout leur combat : « Imaginez dans une telle crise, les fondateurs refusent de parler à leurs employés, il n’y a pas eu d’appel pour expliquer un peu aux enseignants qu’est-ce qui se passe. Ils sont tous restés silencieux. Ils n’ont rien dit, ils laissent les enseignants souffrir sans leur dire réellement ce qui se passait. S’il y a bras de fer, ce sont eux qui l’ont engagé et nous allons poursuivre jusqu’au bout. »

De leur côté, l’association des fondateurs regrette cette situation et promet de se battre pour résoudre le malentendu qui existe entre les deux camps pour le bien des enfants. « Le mot  de menace de grève c’est malheureux. Ce n’est pas des choses que nous aimerions entendre à plus forte raison les mettre en exécution. Nous, nous sommes en train de nous battre à notre niveau pour voir qu’est-ce que l’État peut vraiment faire actuellement pour nos travailleurs, pour nos écoles parce que nous avons fait presque trois mois sans cours pour les enfants. Vous imaginez l’impact négatif sur l’éducation, l’évolution de ces enfants-là et si encore dès la reprise il y a des grèves ou des perturbations, qu’on le dise ou pas il y a des risques d’une année perdue. Donc nous, nous évitons ça. Nous sommes en train de nous battre auprès des gouvernants pour qu’ils sachent que le développement d’un pays passe forcément par la formation, par l’éducation»,  explique Mohamed Lamine Fofana président de l’association des fondateurs des écoles privées.

Hadja Mariama Diallo pour loura.info