Alhassane Barry est un jeune élève en classe de 10ème Année, âgé seulement de 16 ans. Il a été tué le mardi 21 juillet à Dar-Es-Salam, dans la commune de Ratoma, 24 heures après la manifestation du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).
Huit jours après la mort du jeune élève, son corps a été restitué à la famille, puis inhumé ce mardi 28 juillet 2020 au cimetière de Bambéto. Bailo Barry, membre de la cellule de communication du FNDC, a mis l’occasion à profit pour dénoncer encore une fois l’implication des dirigeants dans la mort des jeunes depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir : « On est triste, le peuple de Guinée est très malheureux. Nous enterrons une âme de plus, par le simple fait de l’irresponsabilité de nos dirigeants. Au lieu de se soucier de la vie et du bien-être de la population, c’est de se mettre à massacrer ce peuple-là, c’est tout simplement déplorable.«
Plus loin, Bailo Barry dénonce la banalisation du meurtre en Guinée : « On ne peut pas continuer à massacrer le peuple de Guinée, un peuple désarmé. Qu’est-ce que le peuple fait qui mérite d’être tué? Imaginez ces jeunes qui sont en train d’être tués devant leurs parents. Ils ont fait quoi pour mériter la mort? Nous pouvons dire que l’être humain n’a plus de valeur dans ce pays. »
Pour sa part, Ibrahima Sory Barry, très touché par la mort tragique de son jeune frère, manque de mot pour exprimer sa douleur. Ne pouvant rien changer, il se remet à Dieu : « Personnellement je ne peux pas quantifier cela. Quand on perd une personne, c’est douloureux, c’est triste. Nous sommes tristes et c’est vraiment douloureux. Mais comme nous sommes tous des musulmans, par la grâce de Dieu, nous allons nous en sortir. »
Après chaque manifestation en République de Guinée, des familles sont endeuillées et le nombre de morts s’accroît sans cesse.
Hadja Mariama DIALLO pour loura.info