L’Association des victimes du 28 septembre a commémoré ce lundi 28 septembre 2020 la journée de drame causé par les forces de l’ordre lors d’un meeting de l’opposition au stade de Conakry, un rassemblement appelé par les partis politiques pour dire non à la candidature du chef de la junte, Moussa Dadis Camara,  il y a de cela 11 ans. 
Dix ans après le début de l’instruction menée par la justice guinéenne, la procédure s’éternise et les victimes sont de plus en plus inquiètes de la situation qui perdure et de la disparition de certains témoins de ces  événements tragiques qui ont marqué l’histoire du pays. Impatiente,  Asmaou Diallo, présidente de l’association des victimes, parents et amis du 28 septembre (AVIPA) demande, au nom de l’association, une justice rapide afin que les victimes soient rétablies dans leurs droits avant de mourir: « L’assistance a évolué, les discours ont évolué mais il y a une chose qui n’a pas encore changé; ce sont les promesses. Nous voilà aujourd’hui au 11ème anniversaire de ce massacre et chaque année depuis trois ans nous espérons voir le procès ouvrir. Le dossier n’a connu aucune avancé significative. »
Cette année, à la différence des autres, l’association des victimes, parents et amis du 28 septembre a mis l’accent sur la situation sociopolitique du pays. Elle invite l’État à prendre des mesures pour la protection des témoins,  car selon la présidente, ces témoins courent un danger vu la dernière attaque dont a été victime les locaux de AVIPA: « Vu le contexte politique actuel, nous nous inquiétons des conséquences liées aux risques des crises politiques qui se profilent à l’horizon, car cela pourrait affecter la sécurité des victimes, de leurs proches, des témoins et des avocats. L’attaque perpétrée contre nos locaux pendant le double scrutin référendaire et législatif du 22 mars 2020 est la parfaite illustration de ces risques sécuritaires.« 
Pour les associations de défense des droits de l’homme, le procès du 28 septembre est une des étapes pour combattre le fléau que constitue la violence politique récurrente en Guinée.