L’humanité a célébré lundi 8 mars la journée internationale des droits de la femme. Notre rédaction est allée à la rencontre des femmes sur le terrain. Djenabou Diallo est une journaliste présentatrice, Directrice commerciale du groupe Gangan RTV et activiste des droits des femmes.
Contrairement à plusieurs activistes féminines qui s’intéressent seulement qu’au fait de société, Djenabou s’intéresse à ces femmes illettrées mais qui sont plus efficaces que des centaines d’autre femmes lettrées. Elle affirme que ces femmes sont des modèles à suivre: « Particulièrement, ce sont des femmes que je respecte. Moi, ma mère ce n’est pas une femme lettrée, mais elle a su prendre ses responsabilités pour éduquer ses enfants. Je sais que ces femmes là ce sont des braves femmes. Elles se lèvent les premières et se couchent les dernières. Ce sont des femmes qui ont de belles idées. On n’est pas obligée d’aller à l’école pour être une femme forte. Ce sont nos modèles. Nos mères sont nos modèles. Nos soeurs qui se trouvent aux marchés sont nos modèles. Elles ont beaucoup plus de responsabilités que nous. Elles se battent mieux que nous. »
Sidérée de voir que des femmes qui ont une journée dédiée en leur nom, ignorent complètement que le 8 mars est une journée de la femme, Djenabou lance un appel non seulement aux femmes activistes mais aussi à l’État guinéen: « Je suis désolé de savoir que ces femmes là, certaines femmes parmi elles ne savent pas que le 8 mars est une fête dédiée en leur nom. Il faut désormais que nous les femmes qui sommes dans les bureaux, que nous soyons capables de communiquer avec ces femmes, les intégrer dans nos mouvements et les aider. Aujourd’hui nous sommes dans une période de crise. Il y a le coronavirus, il y a Ebola, ces femmes traversent des moments assez difficiles, parce que nous savons tous que les frontières ont été fermées, ces femmes qui partent dans les pays voisins pour acheter des articles et venir revendre et celles qui vont à l’intérieur pour envoyer des marchandises à Conakry pour aussi revendre dont ces marchandises sont en train de pourrir quelque part, sont en train de souffrir énormément. »
Djenabou Diallo est très affectée par la souffrance qu’endurent des milliers de femmes pour s’occuper de leurs familles matin, midi et soir. C’est pourquoi elle a mis l’occasion à profit pour faire des propositions en faveur de ces femmes qui n’ont pas la voix au chapitre: « Moi j’aurais souhaité que cette année, puisque il n’y a pas eu de festivité, qu’on prenne l’argent qu’on devait financer pour ces festivités et donner à ces femmes qui ont des projets pour que ces femmes travaillent avec cet argent et celles qui n’ont pas de projet qu’on essaye de récupérer ces femmes là, les former, les initier, pour qu’elles sachent monter des projets à elles. On entend parler des milliards qui ont été débloqués par le président de la République pour les MUFFA, Mutuelles financières des femmes africaines, qui devaient être données à ces femmes là, mais jusqu’à présent quand vous partez sur le terrain, le résultat n’y est pas. Il faut vraiment faire face à ces problèmes là et avec ces femmes parce que le développement d’un pays passe forcément par ces PME. Ces femmes là peuvent faire des économies plus que nous les femmes qui sont dans les bureaux. »
Pour finir, Djenabou Diallo souhaite que les femmes fassent une rétrospection sur les activités de terrain pour savoir ce qui manque pour mieux avancer et faire respecter la loi concernant les femmes en Guinée: « La journée du 8 mars est une journée consacrée aux droits des femmes. C’est encore l’occasion pour nous, en tant que femmes, de célébrer cette journée, rappeler nos droits, d’en parler aux institutions comme l’Assemblée nationale pour appliquer la loi sur la parité. Ce que nous disons cette année c’est déjà dit, toutes ces années que nous célébrons ces 8 mars, ce qui est dit cette année a été déjà dit. Donc maintenant, ce qui est important c’est de savoir ce qui a marché, ce qui n’a pas marché et qu’est qu’est-ce qui doit être fait pour avoir plus de résultats concrets. »
Hadja Mariama Diallo pour loura.info