C’est dans un communiqué lu à la radio télévision nationale hier mercredi que le ministre de la Justice a demandé aux huissiers de justice et aux avocats de reprendre les activités judiciaires ce jeudi dans les cours et tribunaux du pays. Mory DOUMBOUYA a sorti ce communiqué quelques heures seulement après la rencontre sans entente qui a eu lieu à son département. C’était entre les acteurs concernés par l’exécution des décisions de justice qui, d’ailleurs, constituent le nœud de la grève déclenchée dans le secteur de la justice. Le communiqué du ministre demandait aux procureurs généraux et aux procureurs de la République de se conformer à la procédure habituelle de délivrance des réquisitions après vérification au cas par cas du caractère exécutoire des titres qui leur sont présentés ainsi que leur conformité à la loi.

En outre, le même communiqué demande au président de la chambre nationale des huissiers de justice de Guinée d’apporter son concours à tous les parquets dans la vérification de la conformité des titres exécutoires et de contrôler au niveau de la chambre, la régularité des procédures obligatoires en matière d’exécution forcée.
Ce communiqué du ministre Mory DOUMBOUYA ne semble pas bien entendu par les grévistes. Huissiers de justice et avocats campent toujours sur leur position. Dans les cours et tribunaux, les audiences sont au ralenti. Ce jeudi, il n’y a pas eu de rôle d’audience affiché au TPI de Kaloum, la même chose à la Cour d’appel de Conakry et au TPI de Dixinn. Seul au TPI de Mafanco, nous avons constaté l’affichage du rôle d’audience à la date de ce jeudi, mais, là aussi, les écritures étaient manuscrites. C’était d’ailleurs un rôle d’audience correctionnelle.
Le président de la chambre nationale des huissiers de justice de Guinée, Me Sory Daouda Camara, a soutenu que le communiqué du ministre ne dérange à rien le mot d’ordre. La grève continue donc, nous a-t-il confié.
La Rédaction