L’interdiction des prières nocturnes qui a fait l’objet d’un communiqué hier lundi 3 mai 2021 par le Secrétariat général des Affaires religieuses fait couler beaucoup d’ancre et de salive. Des musulmans se disent inquiets de cette décision de autorités, vu qu’ils sont à la fin du mois saint de Ramadan.
Les 10 derniers jours du mois de Ramadan doivent être consacrés à la lecture du Saint Coran et des prières nocturnes. Ces prières nocturnes commencent à partir du 20ème jour jusqu’à la veille de la fête. Une manière pour les musulmans d’obtenir le jour béni qui se trouve dans les jours impairs des 10 jours restants du mois saint.
Mohamed Conté trouve que l’interdiction des prières collectives nocturnes n’a aucun sens : « L’interdiction de la prière nocturne est une décision qui n’a pas de valeur ajoutée à partir du moment qu’on laisse les gens faire collectivement les autres prières (cinq prières quotidiennes et la nafila). Je ne vois pas la portée positive de cette décision. Quelles qu’en soient les statistiques qui ont été brandies par l‘ANSS à nos autorités religieuses, elles devraient raisonnablement statuer là-dessus avant de prendre une telle décision. Certains disent que c’est une prière qui n’a jamais été faite collectivement par le prophète Mohamed. Qu’ils nous disent concrètement quand est-ce qu’ils ont eu cette révélation hier ? Le ridicule ne tue pas dans ce pays. Avec un peuple permissif, il faut s’attendre à tout, venant des gouvernants. »
Par contre, d’autres musulmans pensent que l’interdiction des prières collectives est normale, étant donné que nous vivons une période de crise sanitaire due au Covid-19.
Salifou Camara pense que cette décision est tout à fait logique et normale : « La population devrait comprendre que c’est pour le bien de tous. C’est dû à cette maladie de coronavirus que la ligue islamique a pris cette décision pour éviter la propagation de cette maladie. Donc la décision d’interdiction est salutaire. Même la religion ne va pas condamner quelqu’un pour ça puisque cette prière n’est pas obligatoire. Et on peut la faire aussi chez toi. »
Dans l’un ou l’autre cas, le gouvernement aurait trouvé le juste milieu en exigeant aux responsables le respect des mesures sanitaires en impliquant la responsabilité des imams, des notables et leaders religieux, comme cela avait été indiqué dans un mémorandum du Secrétariat général des Affaire religieuses fixant l’heure de début et de fin de ces prière de 0h à 3h du matin.
Mariam Iris Keita pour loura.info