Le procès concernant les matricules trafiqués à la Fonction publique a connu sa 2è audience ce lundi 12 juillet 2021, au tribunal de première instance de Kaloum.
Dans la foulée, 4 prévenus ont comparu par devant le tribunal au siège. Il s’agit de Mamady Cissé, chef section de l’administration au ministère de l’Environnement, de Boubacar Camara alias Galilée, comptable au ministère du Budget ; de Juliette Titi Kamano, Directrice nationale du service examens et concours au ministère de la Fonction publique et de Julianne Toupou Léno, comptable billet au niveau de PREMA.
Tous ces accusés étaient absents lors de la première audience du 21 juin dernier. Un mandat d’amener avait été émis contre eux. Cette fois-ci, ils se sont présentés d’eux-mêmes.
Juliette Titi Kamano est considérée comme étant l’un des cerveaux des trafiquants de ces matricules, par la partie civile (plaignants).
« Je ne sais pas pourquoi je suis là. Je ne suis pas vendeuse de matricules », a-telle affirmé. Brandissant des brochures de 5 arrêtés ministériels qui concernent les personnes engagées à la Fonction publique en 2017, la Directrice nationale du service examens et concours à la Fonction publique, s’est défendue en ces termes: « J’ai été nommée présidente de la commission chargée de piloter les travaux d’authentification des 5565 matricules reconnus à cette époque. Et, j’ai réussi à signer une à une les copies de chaque bénéficiaire, sans aucune difficulté. Les 5 brochures que vous voyez ici sont les originaux. Après le travail de distribution de ces matricules, on m’a même décerné un satisfecit. »
Poursuivant, elle a rassuré devant la juge, Hadja Mariama DOUMBOUYA, que le numéro matricule n’est pas à vendre, il est unique et le propriétaire, même s’il meurt, son numéro va demeurer. On m’a accusée, insultée, humiliée durant 5 ans. Aujourd’hui, j’ai peur de prononcer le nom de celui qui a porté plainte contre moi en l’insultant. Demandez les Forestiers qui sont là, on n’insulte pas chez nous. Donc, j’attendais ce jour de procès. Je demande que justice soit faite dans cette affaire, pour qu’on me lave de ces accusations, a déclaré ».
Au tribunal, elle a remis un élément vidéo contenant des preuves qu’ en 2017, le ministre d’alors, le feu Sékou Kourouma, avait animée une conférence de presse pour se prononcer sur ces matricules.
Il faut rappeler que les quatre prévenus qui ont comparu ce jour, ont tous nié les faits pour lesquels ils sont poursuivis dans cette affaire suite à une plainte du collectif des 2000 personnes engagées à la Fonction publique, représentés par Jean Pierre Koly Goépogui.
Pour la suite des débats, l’audience a été renvoyée au 20 septembre 2021.
Bailo Baldé pour loura.info