Albayrak transport : La grève du syndicat étouffée à l’avance

Interrogé sur le sujet par un de nos reporters, ce lundi matin, le secrétaire général de la délégation syndicale d’Albayrak transport, a exprimé son mécontentement de voir, selon lui, leur mouvement étouffé. Aboubacar Mariama Fofana, était d’ailleurs caché quelque part. Il est intervenu par téléphone à partir d’un lieu sûr où il s’est trouvé refuge: « Nous revendiquons l’augmentation de salaire à hauteur de 100%, la signature des contrats de travail, parce que depuis la création de cette entreprise aucun travailleur d’ici n’a le contrat. Nous demandons aussi l’immatriculation de l’ensemble des travailleurs à la caisse nationale de sécurité sociale. Voici l’essentiel des  points de revendication que nous demandons. Mais ce matin, on a été dispersé par les gendarmes sous l’égide du colonel commando de la gendarmerie d’à côté qui est venu nous demander de sortir de la cour. On a dit non, nous sommes en grève, en tant que travailleurs. Qu’on est libre de rester dans la cour, mais nous ne voulons pas travailler, parce que nous voulons que nos revendications là soient satisfaites. Et beaucoup de syndicalistes ont été arrêtés, de tous bords confondus : des travailleurs, chauffeurs, contrôleurs, receveurs ».

Aboubacar Mariama Fofana nous apprend que lui-même, il est actuellement recherché:  » Moi, ils ont tenté de défoncer la porte du bureau syndical à deux reprises, ils n’ont pas pu. Mais ils ne savent pas où je me trouve, je suis dans un lieu sûr, je ne suis même pas dans le bureau syndical. La grève continue, parce que la délégation syndicale a respecté toutes les procédures pour aller à cette grève ».

Du côté des responsables de la société, nous nous sommes entretenu avec la responsable de communication. Caban Sahbaz Gaillant a nié la présence d’une quelconque grève au niveau de Albayrak transport:  « Ce matin, nous sommes arrivés assez tôt, nous avons constaté que les chauffeurs étaient ici. Donc, nous avons commencé à faire sortir nos bus, jusqu’à présent. Il est 7h passées, il y a au moins 12 bus qui sont sortis. Donc , c’est notre routine pour un jour férié. Les chauffeurs continuent à arriver et les bus continuent à sortir. »

Sur la question de savoir si la grève de la délégation syndicale n’a pas fait d’impact sur le cours normal de l’entreprise, Mme Canan Gaillant a répondu ainsi: « Nous, en fait, on suit le rythme. Donc les chauffeurs sont arrivés, les opérations continuent. Et, on est très content parce qu’il pleut à l’extérieur, les temps sont durs. On voit bien des gens dans les arrêts de bus pour attendre. Nous sommes vraiment contents que nos puissent les servir. »

Pour le cas des grévistes dispersés, la chargée de communication de Albayrak transport explique : « Je ne sais pas s’ils ont été dispersés, mais, toute personne qui travaille chez nous a le droit de faire la grève. Les gens qui font la grève soit ils ne travaillent pas, soit ils restent chez eux, ils font comme ils veulent. Mais, ça ne veut pas dire qu’ils doivent empêcher les autres de travailler » .