En Guinée, c’est un haut fonctionnaire international, Mohamed Béavogui, qui a été choisi pour diriger le gouvernement de la transition dont la durée n’a pas encore été déterminée par la junte au pouvoir. Béavogui, 68 ans, très peu connu des Guinéens, est un vétéran du développement.
Dans un décret très attendu depuis plusieurs jours, lu à la télévision nationale, le président de la junte, le colonel Doumbouya, a choisi un vétéran du développement pour le poste de Premier ministre. Mohamed Béavogui, qui a été nommé à ce poste, a derrière lui plus de 30 ans d’expérience dont une bonne partie dans le système des Nations unies.
Il a été sous-secrétaire général de l’ONU chargé de la mutuelle panafricaine de gestion des risques à New York, avant d’occuper d’autres fonctions au sein du Fonds international du développement agricole (FIDA), et du FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture à Rome, en Italie.
Éloigné de la politique intérieure
Le nouveau chef du gouvernement guinéen sera chargé de mettre en application la charte de la transition élaborée quelques jours après la prise du pouvoir par l’armée. Cette charte stipule en son article 51, entre autres, que le Premier ministre dirige, coordonne et anime l’action gouvernementale.
En nommant un Premier ministre sans expérience gouvernementale, le colonel Doumbouya a choisi une personnalité éloignée de la politique intérieure et peu suspecte de participation aux querelles intestines des dernières années.
Mohamed Béavogui avait déjà été pressenti à ce poste sous le règne de feu général Lansana Conté en 2007 au lendemain des violents mouvements sociaux et grèves à répétitions qui avaient fait vaciller le régime d’alors et obligé l’ancien président à choisir Lansana Kouyaté à ce poste.
Outre plusieurs langues locales, Mohamed Béavogui parle aussi le français, l’anglais, le russe et l’italien. Marié et père de 4 enfants, il est né le 15 août 1953 à Porédaka, dans le centre de la Guinée.
SOURCE : RFI