Dans une ordonnance lue le jeudi 2 décembre 2021 à la télévision nationale (RTG), le président de la Transition, le colonel Mamadi DOUMBOUYA, a créé la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). C’est une juridiction qui permettra de lutter contre le détournement des deniers publics, la corruption et la délinquance financière entre autres. Depuis l’annonce de la création de cette juridiction financière, les avis des acteurs fusent de partout.
Pour parler de la création de cette institution, nous avons approché Me Pépé Antoine Lamah. L’avocat à la Cour a décortiqué le contenu de ladite ordonnance. Selon lui, la Cour de répression des infractions économiques et financières sera l’outil qui permettra de juger ceux qui seront traqués à cause de la délinquance financière : « Elle va simplement moraliser la gestion de la chose publique. Vous savez depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, on n’a jamais installé la Haute Cour de Justice. Cette fois-ci avec cette CRIEF, on pourrait certainement assister au jugement de ceux-là, qui ont eu, à un moment donné, la responsabilité de gérer la chose publique. Je veux parler du président de la République, des membres du gouvernement, des directeurs et responsables des régies financières. C’est vraiment une première fois de voir une dynamique qui se dégage comme ça, et qui favorise, n’est-ce-pas la fin de l’impunité dans la saignée financière que nous avons connue pendant ces dernières années. La CRIEF va au-delà de la Haute Cour de Justice. Vous savez, l’institution de la Haute Cour de Justice a été pendant ces dernières décennies un facteur d’impunité pour les ministres de la République, les membres du gouvernement et même le Chef de l’État. De Lansana Conté à maintenant on n’a jamais assisté à l’installation de la Haute Cour de Justice. Cette lourdeur procédurale qu’il fallait observer pour créer cette Cour n’a jamais marché. Alors, si aujourd’hui, en ce qui concerne la répression des infractions économiques et financières on décide de couper le pont avec l’impunité qui a été observée par le passé, et passer directement aux actes, je pense qu’il faut saluer. »