Plusieurs magistrats guinéens ont fait valoir leur droit à la retraite. C’est une action entreprise par le CNRD, dans sa démarche de rajeunir l’administration publique guinéenne. De la Cour suprême en passant par la Cour d’appel de Conakry et des tribunaux, plusieurs magistrats ont été touchés. Me Pépé Antoine Lamah dit que c’est une première.
L’avocat à la cour, Me Pépé Antoine Lamah, a réagi à la mise à la retraite de 41 magistrats le 28 décembre 2021. Selon lui, c’est la première fois d’assister à un départ à la retraite d’un magistrat : « C’est la première fois d’assister à un départ à la retraite d’un magistrat. À ma connaissance, de l’indépendance jusqu’à nos jours, il n’a jamais été décidé par un gouvernement d’envoyer des magistrats à la retraite. Cette fois-ci, le colonel en a décidé ainsi. Je pense que cela ne doit pas être considéré comme étant un mal. La retraite est un droit. Après avoir rendu de bons et loyaux services à la nation pendant des décennies, il est tout à fait normal de profiter de ces moments là pour se reposer, rester auprès de ses petits-enfants, conserver sa santé jusqu’à ce que Dieu décide autrement. »
L’avocat a révélé que la Guinée a une particularité dans ce genre d’événement : « La particularité en Guinée, c’est que des événements de ce genre révèlent toujours d’autres sur lesquels il y avait des réflexions. Moi je quand même je suis surpris de constater que sur des centaines de magistrats qui sont en service depuis des années « 70 », il n’y a que 36 seulement dans le domaine judiciaire, et je crois cinq autres au niveau de la Cour des comptes qui ont 70 ans et plus. J’ai comme l’impression que certains magistrats encore en service ont menti sur leurs âges. C’est pourquoi j’interpelle madame le ministre de la justice et son cabinet de bien vouloir mener une réflexion, une enquête poussée sur les CV, les dossiers des magistrats qui ont au minimum 60 ans pour savoir qui a menti ou non sur son dossier. Vous verrez après réflexion, après enquête poussée que certains étaient à l’université ou avaient commencé à travailler à l’âge de 15 ans. Donc, cela doit être recherché. Ce n’est pas normal qu’un magistrat qui est censé être exempt de reproches, qui est censé faire une application rigoureuse de la loi, se donne le plaisir de falsifier son âge. C’est une réalité. Quand on pousse les choses, on les verra ».
Me Pépé Antoine Lamah invite les autorités à procéder, à partir de là, à recrutement massif de qualité dans le domaine de la magistrature pour, selon lui, combler le déficit de personnel à cet effet.
Bailo Baldé pour loura.info