Lors d’une conférence de presse animée ce mardi, 29 mars 2022, les avocats de Cellou Dalein Diallo ont dénoncé la manière par laquelle la maison de leur client a été démolie par l’État. Les conseils chargés de défendre le leader de l’UFDG dans cette affaire ont annoncé des poursuites judiciaires contre le Directeur général du patrimoine bâti public de l’État pour des faits de destruction de biens.
Me Paul Yomba Kourouma a fait cette annonce en marge de la conférence organisée ce mardi à la Maison de la Presse à la Minière: « Nous avons remarqué sur le terrain la présence d’un haut perché de l’État, c’est M. Mohamed Doussou Traoré, Directeur général du Patrimoine bâti public de l’État qui, à visage découvert, puisqu’il est identifié, a dirigé les opérations, a encadré les contingents de gendarmerie et de police et a orienté les engins lourds chargés de la démolition des lieux. Contre lui, puisque c’est encore lui qui est nommément identifié, il ne s’en repent d’ailleurs pas, il assume, il déclare d’ailleurs qu’il s’agit d’un programme, un programme de destruction d’édifices, un programme de commission d’infractions, un programme de déstabilisation des foyers, des ménages. Dans tous les cas, les faits et gestes de l’autorité au sommet n’apaisent pas. Les faits tels que reproduits, produits sur les lieux ne sont pas de nature à concilier notre pays, les Hommes, et qu’ils divisent plutôt, poussent à la haine et à la révolte, à la méfiance et à l’indifférence. Contre M. Mohamed Doussou Traoré, nous engagerons les jours à venir une citation directe devant le tribunal correctionnel pour les faits de destruction d’édifices. Il sera jugé par les juridictions nationales et il réparera les dégâts causés. Nous sommes en train d’identifier, de chercher à identifier les personnes, puisque si l’État, en tant que personne morale, n’est pas pénalement responsable, les personnes physiques, les agents, les préposés qui ont agi, eux sont passibles de poursuites. Dans tous les cas, cette propriété est et demeure celle du président Cellou Dalein Diallo. C’est l’État qui lui a procuré les titres de propriété jusqu’au décret du Président de la République en passant par le titre foncier. Et l’État, nulle ne saurait se prévaloir de sa propre turpitude qu’il devait attendre. L’Etat devait attendre que les juridictions se soient prononcées. Mais nous avons entendu de l’autre côté, au sein du gouvernement, dire ‘nous sommes pressés, il faut aller vite.’ Peu importe, l’État se pliera à toute décision éventuelle que la justice aura à rendre relativement à cette affaire. C’est d’abord une insulte faite à la justice, et nous sommes surpris qu’à ce jour, que l’association des magistrats de Guinée ne s’est pas fait entendre, que le Conseil supérieur de la magistrature n’a pas levé le petit doigt ».
Bailo Baldé pour loura.info