Retraite du gouvernement à l’intérieur du pays : Louda Baldé du PUR soutient que c’est une forme de gaspiller l’argent et le temps

Louda Baldé : Avant tout, comme on l’a toujours dit, le gouvernement de transition, il faut qu’il se rappelle quelque chose de très important. On est en période de crise, c’est pour cela qu’il y a un gouvernement de transition. L’objectif principal, c’est d’aller à un retour à l’ordre constitutionnel. Tout ce qu’ils sont en train de faire en bien ce sont des accessoires. On leur a dit et redit. Maintenant, pour leur déplacement du conseil des ministres de Conakry vers l’intérieur du pays, nous, on ne trouve pas de mal en ça, mais le problème est qu’il faut être logique et cohérent dans cette vie. Il ne faut pas être super intelligent, ça, ça s’apprend ou c’est un talent qui vient, mais logique et cohérent. Ce qui n’a pas marché est-ce que c’est à N’Zérékoré que ça va marcher ? Il faut juste se placer à un endroit très spécifique et leur dire la vérité afin qu’ils posent des actes qui vont aller pour renforcer l’unité nationale et la paix. Aujourd’hui, il y a plein de choses qui se passent à Conakry. Depuis le 05 septembre 2021, ils tiennent des conseil des ministres ici à Conakry, encore on a des problèmes, non seulement à Conakry qu’à l’intérieur du pays. D’abord, ils ont pris un communiqué pour mettre en place un cadre de concertation. Ce cadre de concertation doit revoir en quelque sorte tous les problèmes de la Guinée. Après ça, ils ont mis en place les assises nationales, ces assises ont eu des délégations pour aller à l’intérieur du pays, et cela, il y a eu un rapport, mais qui n’a pas été concrétisé. Avant les assises, il y a eu encore des commissions du CNT qui se sont regroupées pour aller encore à l’intérieur du pays recueillir les préoccupations des populations et voir qu’est-ce qui est urgent. Qu’est-ce qu’il faut faire à court, moyen, et long terme? Et maintenant, juste après, c’est encore les membres du gouvernement qui se déplacent pour aller à l’intérieur du pays. D’abord, ils ont fait une retraite à Kaleya à Forécariah qui n’a pas porté fruit en tant que tel, maintenant, ils se déplacent encore pour aller à N’Zérékoré. Il faut qu’ils prennent les Guinéens au sérieux. Nous, c’est à cela nous les appelons. Ce qui n’a pas marché à Conakry, ce n’est pas à N’Zérékoré que cela va marcher. Il faut qu’ils posent des actes. Ils peuvent rester à Conakry poser des actes solides et ça, ça va se répercuter vers N’Zérékoré, à Kankan, à Tougué ou encore à Boké. Le plus important est qu’ils soient de bonne foi, à travers cela, qu’ils posent des actes sincères et concrets. Nous, c’est ce que nous attendons d’eux.

Louda Baldé : Comme je vous l’ai encore souligné, au niveau de ces assises là, ils ont eu à débourser combien de milliards pour juste les assises ? Après ça les concertations, maintenant les membres du gouvernement avec le confort, la logistique et la sécurité, vous vous rendez compte de ça ? Ça, ça peut impacter le budget national à une période où on est en manque d’argent et de temps, au moment où il y a des choses plus importantes qu’il faut faire à Conakry. Regardez par exemple les déguerpissements qui se font à ciel ouvert ici. Des pauvres mamans qui arrivent à gagner difficilement 5000, 10.000 par jour, ce sont ces mamans qu’on arrive à déguerpir au vu et au su de tous sans avertissement, sans dédommagement. Au moins, ils pouvaient prendre cet argent pour les dédommager. Maintenant aller à l’intérieur du pays, pour nous, au Parti de l’Unité et du Renouveau, c’est juste du tourisme qu’ils sont allés faire. On a rien de concret devant sortir de là. Tout comme il n’y a pas eu d’impact depuis leur retraite de Forécariah, il n’y a pas eu d’impact des retraites, des assises nationales et des concertations du CNT. Nous trouvons ça comme une suite logique, où il n’y aura pas d’impact, du fait qu’ils sont allés à N’Zérékoré. C’est juste une manière de gaspiller l’argent et le temps.

Louda Baldé : D’abord, on dit que le CNT représente le peuple malgré le fait qu’ils n’ont pas le mandat du peuple. Ils ont été nommés par le colonel Mamadi DOUMBOUYA, certes, avec une concertation qui a été acceptée, chacun a essayé de mettre de l’eau dans son vain. Maintenant, ce que nous, nous attendons du CNT, c’est des actes qu’il pose qui doivent aller vers le retour à l’ordre constitutionnel. Mais très malheureusement, c’est ce qui ne se fait pas présentement. Il y a des actes qu’on peut apprécier depuis leur installation. Il Y a des actes positifs, mais pour ce qui est du retour à l’ordre constitutionnel, ce qu’on ne voit pas, il n’y a aucun acte dans ce sens. Parce que, le chronogramme qui a été soumis, nous, nous avions averti que c’était une question de formalité. Les 39 mois qui sont ramenés à 36 mois, après ça, jusqu’à présent ils nous ont ramené à un calendrier grec pour dire que les 36 mois vont commencer de telle date et ça va finir à telle date. Ça c’était le rôle du CNT, mais comme je l’ai dit, il n’y a aucun acte qu’ils ont posé d’abord pour le retour à l’ordre constitutionnel. Certes, ils ont posé des actes qui vont dans le cadre soit du développement ou de l’unité nationale et la paix, mais pour ce qui est du retour à l’ordre constitutionnel nous, nous n’avons pas vu d’actes posés par le CNT. C’est ce à quoi nous les encourageons d’ailleurs, de leurs rappeler eux-aussi à l’ordre pour dire que leur mandat, c’est de renforcer le gouvernement, afin de les emmener à l’ordre constitutionnel.

Louda Baldé :  Comme je l’ai dit, il y a des aspects. Sur un aspect de renforcement de l’unité nationale et de la paix, du développement, on peut le dire c’est positif dans le sens où il y a eu des concertations, des commissions qui sont allées à l’intérieur du pays pour recueillir les avis, pour voir les problèmes des Guinéens que présentement ils sont à l’étude pour voir par où commencer. Donc ça, c’est des bons actes. Mais pour ce qui concerne le retour à l’ordre constitutionnel, le bilan est négatif. Donc il n’y a pas eu d’actes posés par le CNT. Ce à quoi nous attendons d’eux pour dire oui cette fois-ci on est sur le chemin vers les élections libres et transparentes. Parce que jusqu’à présent, on parle du recensement général de la population, on parle de recensement administratif, on parle des communales et communautaires après ça législatives et présidentielle. Jusqu’à présent, il n’y a pas d’actes posés vers le retour à l’ordre constitutionnel, et ce qui est paradoxal c’est leur objectif principal, c’est l’objectif principal du CNT. Les autres actes qu’ils sont entrain de poser qui sont bons, ce sont des accessoires, ce à quoi nous les rappelons à l’ordre, d’aller vers le retour à l’ordre constitutionnel, c’est eux qui doivent renforcer le gouvernement dans ce sens. »

Louda Baldé : Comme vous le savez, depuis le 10 mai, on a fait quelques marches pacifiques dans Dixinn pour dénoncer les tards du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation afin de nous rétablir dans notre droit, on a pas eu d’abord de suite favorable, mais, ils nous ont mis en attente, en disant que le gouvernement est en retraite à l’intérieur du pays, tous les ministres sont à l’intérieur, nous les avons vus, et nous savons qu’un agrément c’est le ministre qui doit signer. En plus de ça, on est en période d’examen, donc, nous attendons le retour des membres du gouvernement pour essayer de voir par action encore. Mais au moment où on est entrain de se parler, y’a pas eu d’actes concrets qui vont dans le sens de nous rétablir dans nos droits. Tout ce qu’il y a, c’est une attente, ils nous disent d’attendre le ministre est à l’intérieur du pays. On espère qu’ils sont de bonne foi cette fois-ci s’ils ont entendu notre cri de cœur. Donc, au retour des membres du gouvernement, nous allons encore répartir au ministère avant de poser tout acte pour réclamer notre droit qui est l’obtention de notre agrément. »

Louda Baldé : Comme on l’a dit c’est des manifestations. Nous, c’est pas parce qu’il y’a eu un communiqué qui va nous empêcher de manifester. Du moment où nous, nous avons une expérience de manifestations pacifiques, nous allons utiliser, mais vous savez les conséquences, comme c’est interdit, ils peuvent appeler la gendarmerie pour nous réprimer, on ne le souhaite pas. Ils peuvent dire au juge d’instruction laisser les, au même moment où ils sont entrain de faire des manifestations dans la rue, il faut écrire une convocation. Donc, c’est les conséquences là qui risquent de nous arriver. Réprimer les manifestations ou une convocation, on ne le souhaite pas, mais c’est ce à quoi on va être confronté, si jamais on se fait pas entendre. Nous, on a dit d’ouvrir la porte afin qu’ils puissent communiquer avec nous. Le temps aussi longtemps qu’ils vont fermer la porte, tant et aussi longtemps nous allons manifester pacifiquement. »