Dans un calme nocturne, les bruits des insectes et l’obscurité du paysage sans électricité de quelques quartiers d’une ville dont le jour est fort mouvementé, les chauffeurs des taxis brousses réussissent leur business non sans difficultés, mais avec autant de précautions pour assurer aux passagers une bonne traversée. C’est le constat fait par notre reporter ce jeudi 11 avril 2019.
26 véhicules en provenance de Sangarédi, Kamsar et Boké se donnent rendez-vous à Kolaboui entre 2heures et 3heures du matin afin de bouger ensemble, en convoi, direction la capitale Conakry, précisément au grand marché des affaires, Madina.
Musique pastorale, sifflet des moteurs admirant la fraîcheur momentanée et matinale de cette zone habituellement sévère en journée.
A bord de ces véhicules parfois vétustes, des commerçants qui devront faire achats de marchandises et rembarquer le soir pour un retour, parfois des fonctionnaires qui souhaitent arriver tôt au centre d’affaires Kaloum ou de simple voyageurs nocturnes.
Souvent craint par les sceptiques des voyages à cause des coupeurs de routes, Abdoulaye Diallo, chauffeur avec 5 ans d’expérience de ce trajet rassure.
« C’est vrai, nous étions la cible de bandits, on a été obligé d’interrompre ces voyages nocturnes, mais à date par nos unions et l’organisation, nous avons réduit ce genre de malheurs. Nous sommes en mesure de rassurer que ces voyages en groupe sont plutôt plus sécurisés que la journée car nous sommes parfois plus de 30 voitures, ce qui rend difficile une attaque de bandits », a-t-il déclaré.
Insistant sur le fait qu’un chef de convoi mène le voyage et fait garer les véhicules en cas de panne d’un seul élément de la traversée.
Quant à Thierno Sadou Diallo, son choix de voyager à ces heures, est basé sur le fait qu’il n’a pas besoin de dormir à Conakry, profitant d’être à l’aube dans la capitale et faire ses démarches commerciales et revenir le même jour.
À la question de savoir s’il ne craint pas les attaques, ‘’Dieu est grand’’, répond-il, expliquant que souvent les gens sont ciblés selon lui par des proches.
300km de routes à parcourir, 3 heures, le temps suffisant pour arriver souvent à destination.
Même si beaucoup profitent pour continuer le sommeil, il faut espérer que le chauffeur lui, reste vif.
Abdoulaye Keita
