Le manque d’emploi est un problème majeur pour la jeunesse guinéenne. A Conakry, des milliers de jeunes sont diplômés, mais n’ont pas encore leur premier emploi.
Mohamed Diallo est titulaire d’une licence en Droit public depuis 2011. Mais voilà 8 ans après, elle n’a toujours pas son premier job : « J’ai fait droit public à l’université et j’ai fini depuis 2011. Mais je n’ai toujours pas mon premier emploi. J’ai tout fait, j’ai déposé mon CV pour des stages, rencontrer des connaissances pour me donner un coup de main pour faire quelque chose dans ma vie, mais hélas ! Ça n’a jamais marché. On nous a toujours dit qu’après les études, de faire tout pour ne pas rester à la maison. J’ai réalisé que la vie ne sourit pas à tout le monde et que mon pays la Guinée n’est jamais présent quand on a le plus besoin de lui.»
De nos jours, les jeunes sont obligés de faire le petit commerce, le gardiennage afin de subvenir à leurs besoins. C’est ce qu’explique Ansoumane Oularé, diplômé sans emploi : « Si je suis là aujourd’hui en train de revendre des chaussures et repartir le soir pour le gardiennage, c’est parce que je n’ai pas le choix. Je suis obligé si je veux survivre et éviter des problèmes comme le vol ou la prison pour avoir escroqué quelqu’un. Sinon moi aussi j’aimerais bien avoir un contrat de travail. J’ai grandi avec ma tante, mais dans des conditions difficiles. C’est pourquoi j’ai appris vite à me débrouiller et maintenant grâce à ça je cherche la bénédiction de mes parents.»
Quant à Mansaré Mohamed Lamine, élève en Terminale Science Maths au lycée 28 septembre à Kaloum, il étudie et fait aussi le petit commerce : « Je revends des cocos et des mangues au bord de la route. Ce qui m’a poussé à faire cette activité, étant élève et candidat au bac, c’est parce que le pays va mal et dans ma famille j’ai des frères et sœurs qui ont fini d’étudier depuis longtemps mais n’ont toujours pas de boulot. Donc nous sommes obligés de vendre pour soutenir les frais de la maison et les études des derniers enfants, parce que nous n’avons personne pour nous soutenir.»
A la question de savoir pourquoi certains n’ont pas voulu déposer leurs dossiers pour l’armée, Mamadouba Soumah répond : « Si je n’ai pas déposé c’est parce que tout le monde n’est pas fait pour être militaire ou gendarme. Moi je demande à l’Etat d’en faire autant pour les autres secteurs et n’ont pas pour l’armée seulement.»
Quelle solution faut-il pour réduire le taux de chômage en Guinée ? Cette question reste encore posée par bon nombre de citoyens.
Diallo Hadja Mariama pour loura.info
